Pétrole au Sénégal : Les risques passés décortiqués par un expert international

En marge de la conférence sur le droit pétrolier, organisée par « Offshore One » à l’institut africain de management ( IAM) , une société détenue par 25 experts sénégalais, Professeur Edouardo Preira, expert international en droit pétrolier a évoqué les risques liés au pétrole tout en précisant qu’on ne doit pas seulement dépendre du pétrole, il faut diversifier notre économie. Selon lui si le Sénégal est chanceux, il va exploiter sin gaz en 2021.
« Beaucoup de pays s’endettent quand on leur dit qu’il y a des ressources pétrolières ou gazières dans leur sous-sol. Ils vont baser leur économie sur ces ressources-là. Et cela n’est pas bon. Il faut diversifier l’économie, il ne faut pas seulement dépendre du pétrole », souligne Pr. Preira.
Il estime qu’au Sénégal, tout le monde dit qu’on a trouvé du gaz. Et Si on est chanceux, c’est 2021 que nous allons exploiter le gaz.
Evoquant les risques liés au pétrole, il estime quoi qu’il soit, il y a toujours un degré de corruption.
« Il y a des sociétés qui ont une grande part mais si on regarde dans leur livre, il y a deux personnes seulement. Ce sont les avocats qui font le travail. Dans un tel cas de figure, le gouvernement n’est intelligent ou bien il y a un degré de corruption. Dans certains pays, il y a des risques mais il faut y aller avec précaution. Il faut toujours essayer d’amoindrir les risques. Il y a des risques politiques mais le Sénégal ne connait pas de risque sécuritaire. Il faut bien gérer les données. Dans certains pays africains, il n’y a pas de données fiables et c’est vraiment important de gérer les données car dans certains contrats, les gens essayent de vous corrompre. Il faut faire des calculs pointus pour signer. Dans certains contrats de partage, de production, il faut faire attention. Beaucoup de gouvernement se retrouvent avec une facture pétrolière très salée. Il faut faire attention quand il s’agit de partage de bénéfices, en général, les Etats attendent 10 ans pour bénéficier de cela, dans ce cas, le partage les tue », dira le conférencier.
Quant à M. Abdoulaye Ndiaye, ingénieur de formation, membre fondateur d’Offshore One qui a organisé la conférence, il avance : « Les risques sont nombreux, quand ces genres d’activités se produisent, ces relations entre un Etat, et des investisseurs, il y a forcément dans ces interactions, des risques qui vont apparaître. Il en a fait état, il y a plusieurs risques sur le plan politique, sur le plan technologique, les risques géologiques, vous avez entendu le taux de réussite des forages, c’est 10¨% sur le plan mondial, ça peut être plus dans certains pays, ça dépend, donc ça, c’est un risque géologique ».
Selon lui, Il y a des risques environnementaux surtout quand on va sur l’offshore, au Sénégal, ça sera sur l’activité de pêche.
Toujours d’après M. Ndiaye, il y a d’autres risques financiers qui sont liés à la nature des investissements, qui sont des investissements extrêmement importants, sur des activités dont on n’est pas sûr de pouvoir tirer profit, il y a des risques politiques, sur le plan global, également, du fait qu’on peut avoir dans un pays, des difficultés de sécurité qui font que les investisseurs , ils prennent des risques.
« Il faut trouver un équilibre entre les intérêts du pays qui n’a aucun intérêt à garder la ressource dans son sous-sol. Il faut aussi protéger, il ne faut pas la dilapider, il faut également la mettre en valeur avec des partenaires qui vont investir, donc il faut trouver un équilibre entre l’ensemble de la fiscalité qui va tourner autour de ces activités –là et les intérêts de l’Etat », dira-t-il.

Saër DIAL

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