Pêche artisanale : Le REFEPAS conscientise les transformatrices sur la capture des juvéniles et plaide pour une reconnaissance légale

Ce week-end, à Rufisque, le Réseau des femmes de la pêche artisanale du Sénégal (REFEPAS) a organisé une séance de sensibilisation avec les actrices de la filière sur les conséquences néfastes de la capture des juvéniles et la reconnaissance juridique de leur sous-secteur. Diaba Diop, Présidente du REFEPAS, accompagnée de ses partenaires, a également abordé la revalorisation de la pêche artisanale, attirant l’attention sur l’interdiction, prévue par le Code de la pêche, de capturer des poissons mesurant moins de 18 cm.

La pêche artisanale occupe une place prépondérante dans l’économie sénégalaise. Cependant, la filière de transformation des produits halieutiques traverse actuellement des bouleversements majeurs et fait face à de nombreux défis. Conscientes de la menace pesant sur leur activité et de l’absence persistante de reconnaissance juridique de leur métier, les femmes transformatrices ont décidé de prendre leur destin en main.

Lors d’une rencontre au CNFA de Rufisque, la Présidente du REFEPAS a rappelé l’interdiction de la pêche des juvéniles et a plaidé pour une reconnaissance légale qui permettrait, entre autres, un meilleur accès aux marchés et aux financements. Selon Diaba Diop, des stratégies ont été mises en place pour sensibiliser l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, incluant les transformatrices, les pêcheurs et les mareyeurs.

« Aujourd’hui, nous sommes à Rufisque avec nos partenaires pour sensibiliser les femmes transformatrices sur les juvéniles et sur l’impact de la pêche industrielle sur notre métier. En tant que femmes, nous sommes conscientes de l’importance de sensibiliser sur la gestion des ressources. Avec la raréfaction des ressources, il est essentiel de cesser la transformation des juvéniles. Tant qu’il y aura du poisson en mer, nous pourrons poursuivre nos activités de transformation, générer des revenus, et subvenir aux besoins de nos familles. Mais sans poisson, nous ne pourrons pas faire face à nos dépenses. Il est donc crucial de laisser les juvéniles grandir », a expliqué la Présidente du REFEPAS.

Elle met également en garde : « Si nous ne cessons pas de capturer les juvéniles, nous risquons d’avoir une mer sans poissons, ce qui entraînera la perte de nos emplois et, en conséquence, une augmentation de la pauvreté. Nous avons un rôle essentiel à jouer en permettant aux juvéniles de grandir avant de les capturer », a-t-elle souligné.

Parmi les recommandations formulées par Mme Diop figure la professionnalisation des femmes transformatrices, qui, selon elle, souffrent d’un manque de reconnaissance juridique.

« Le problème majeur auquel les femmes du secteur de la transformation sont confrontées, c’est l’absence de reconnaissance juridique. Les pêcheurs disposent de permis de pêche, mais rien ne nous identifie en tant que transformatrices. La première recommandation est donc la professionnalisation des femmes, qui doivent obtenir des cartes professionnelles pour exercer leur métier de manière légale et être protégées. Nous avons récemment été convoquées au ministère pour discuter du projet de décret en cours. Nous avons eu des échanges fructueux avec le Directeur de Cabinet, M. Goudiaby, et nous espérons que le projet sera finalisé dans les plus brefs délais. En attendant, nous poursuivrons nos efforts de plaidoyer pour accélérer la procédure, car sans la finalisation de ce décret, le sous-secteur de la transformation restera vulnérable », a-t-elle plaidé.

Malgré leur rôle économique et social au sein de la communauté, les femmes pêcheuses et transformatrices ne bénéficient toujours pas de la reconnaissance légale de leur métier. Ce manque de reconnaissance, qui concerne les pêcheuses, mareyeuses et transformatrices, constitue un obstacle à l’exercice de leurs activités et à la pérennité de ce sous-secteur crucial pour l’économie du Sénégal.

Correspondance particulière de

Al Sal

Oumou Khaïry NDIAYE
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