Quarante-huit heures. L’attente a été très longue. Au bout du suspense, la montagne a finalement accouché d’une souris. Le nouveau gouvernement du premier ministre Mohammed Boun Abdallah Dionne, forgé certainement dans la douleur, ce jeudi 06 septembre, semble peu rassurant.
Pourquoi ? Parce que le ministère de l’intérieur qui fait l’objet de discorde sera dirigé par une personne de confiance du chef de l’Etat.
Or l’opposition et la société civile réclament à ce poste une personne neutre pour éviter tout amalgame et suspicion quant à la prochaine élection présidentielle.
Au lieu de satisfaire cette vieille doléance de la classe politique de manière générale, le président Sall s’entête à maintenir la colère de beaucoup de Sénégalais autour de cette question.
Peut-être avons-nous parlé un peu tôt ? Peut-être qu’avant les prochaines consultations électorales, il va créer une nouvelle structure consensuelle et indépendante qui sera consacrée entièrement à l’organisation des élections ?
En tout cas, pour l’heure, la nomination d’Aly Ngouille Ndiaye, au ministère de l’intérieure, ne va pas aider à renouer le fil du dialogue tant souhaité entre le pouvoir et l’opposition.
Autre remarque, à part les nouveaux portefeuilles, du pétrole, de la géologie et des mines, il n’y a pas vraiment de quoi s’enthousiasmer, quand on voit que ce gouvernement, présente plutôt un visage politicien.
Il est clair que le président Sall, cherche à travers cette équipe gouvernementale des appuis certains pour assurer sa réélection au soir de la prochaine élection présidentielle.
Le risque est là et il est énorme : c’est de voir ce gouvernement entrer à 15 mois de la prochaine élection présidentielle, en campagne électorale, plutôt que de prendre sérieusement à bras le corps les préoccupations des Sénégalais.
Qui vivra, verra…
Jean Nzalé