Notation financière : Moody’s abaisse à nouveau sa note, le Sénégal conteste une méthodologie jugée « spéculative »

L’agence de notation Moody’s a de nouveau abaissé, vendredi 10 octobre, la note souveraine du Sénégal de B3 à Caa1, assortie d’une perspective négative. Dakar y voit une décision « subjective et injustifiée », alors que les réformes économiques sont en cours d’exécution.

L’agence Moody’s Investor Services a annoncé, vendredi, une nouvelle dégradation de la note souveraine du Sénégal, désormais classée à Caa1 avec perspective négative. C’est la deuxième fois depuis le début de l’année que le pays subit une telle révision, traduisant, selon Moody’s, « une aggravation des risques concernant la trajectoire d’endettement et la disponibilité des liquidités ».

L’agence évoque « un endettement élevé » estimé à 119 % du PIB, ainsi qu’un déficit budgétaire de 14 %, freinant les capacités d’ajustement du pays. Les lenteurs observées dans la conclusion d’un programme formel avec le Fonds monétaire international (FMI) auraient également conduit Dakar à dépendre davantage du marché régional, jugé plus onéreux.

En réaction, le ministère sénégalais des Finances et du Budget a exprimé son « profond regret » face à une décision reposant, selon lui, sur des « hypothèses spéculatives, subjectives et biaisées ». Le communiqué officiel estime que cette notation « ne reflète ni la réalité des fondamentaux économiques, ni les réformes en cours pour consolider la stabilité budgétaire ».

Le gouvernement cite en exemple le Plan de Redressement Économique et Social (PRES), la révision du Code général des impôts et l’adoption d’un nouveau Code des investissements. À fin juin 2025, le déficit budgétaire s’élevait à 588 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de recettes de 50 %, en ligne avec l’objectif de 7,8 % du PIB pour 2025.

Dakar appelle Moody’s à « plus de rigueur et d’objectivité » et réaffirme sa confiance dans la solidité de son économie. Le ministère invite enfin les partenaires et investisseurs à « apprécier la réalité économique sur la base de faits tangibles et d’analyses équilibrées ».

Momar Diack SECK
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