Par Paul Ejime -Les partis politiques d’opposition du Nigeria et leurs candidats vont désormais se tourner vers la Cour suprême pour obtenir réparation après qu’un tribunal d’appel de cinq juges pour l’élection présidentielle, mercredi 6 septembre à Abuja, a rejeté leurs requêtes contre l’élection du président Bola Tinubu le 25 février.
Abubakar Atiku du Parti démocratique populaire (PDP), Peter Obi du Parti travailliste (LP) et le Mouvement populaire allié (APM) avaient, dans leurs diverses pétitions, contesté la déclaration de la commission électorale selon laquelle Tinubu était le parti au pouvoir du All Progressive Congress (APC) comme vainqueur. avec environ huit millions, soit 37% des voix.
Mais le Tribunal, dans son jugement télévisé, lu pendant 12 heures, a rejeté toutes les requêtes.
Les raisons du rejet incluent l’incapacité des pétitionnaires à prouver que le vote a été truqué ou n’était pas substantiellement conforme aux lois pertinentes et que les pétitions n’étaient pas fondées.
La dernière option qui s’offre désormais aux partis d’opposition et à leurs candidats est de porter l’affaire devant la Cour suprême, destination finale de ces affaires en vertu de la constitution nigériane et de la loi électorale.
Mais après avoir écouté le communiqué de mercredi, l’ambiance dans les camps de l’opposition est à la frustration, certains responsables réitérant leur manque de confiance dans le système judiciaire.
S’exprimant à la veille du jugement, un éminent prélat catholique, l’évêque Godfrey Onah, a exhorté les Nigérians à être réalistes dans leurs attentes, car les juges du Tribunal ne venaient pas du ciel, mais étaient des membres de la société nigériane.
Les candidats Peter Obi, Atiku Abubakar et le président Tinubu, en voyage en Inde, ont brillé par leur absence à la séance du Tribual de mercredi.
La sécurité était stricte sur le lieu de la longue audience, certains avocats représentant les justiciables ainsi que des responsables des partis politiques et des journalistes s’assoupissant par intermittence, apparemment fatigués.
Parallèlement, le parti travailliste de Peter Obi a rejeté le jugement du Tribunal, affirmant qu’il « ne reflétait pas les désirs du peuple ».
L’administration Tinubu a célébré mercredi ses 100 jours de mandat, de nombreux Nigérians se plaignant des effets des politiques économiques de l’administration, en particulier de la suppression des subventions sur l’essence et de l’effondrement des taux de change multiples du Naira, la monnaie nationale.
Selon un récent rapport de l’ONU, quelque 131 millions des 211 millions d’habitants du Nigeria vivent dans une pauvreté multidimensionnelle.
Le chômage, en particulier chez les jeunes, et l’inflation s’accentuent dans un contexte d’insécurité caractérisé par les enlèvements de bandits et les attaques récurrentes du groupe islamique extrémiste Boko Haram.
Les syndicats dirigés par le Congrès du travail du Nigeria observaient le deuxième jour d’une grève nationale d’avertissement, qui a débuté mardi pour protester contre les difficultés économiques et le coût de la vie élevé.
Le Nigeria, un important producteur de pétrole en Afrique, importe des produits pétroliers raffinés en raison de la corruption généralisée et de la mauvaise gestion de ses quatre raffineries locales inactives.