Moustapha Diakhaté placé en garde à vue suite à son audition : Me Amadou Sall parle de «prise d’otage avec demande de rançon» et indexe Ousmane Sonko

Convoqué par la Division spéciale de cybersécurité, Moustapha Diakhaté a été entendu pendant des heures avant d’être placé en position de garde à vue. Selon les informations, il est accusé d’«insulte par le biais d’un système informatique», de «manœuvres et actes susceptibles de compromettre la sécurité publique» ainsi que de «troubles politiques graves». Son avocat Me Amadou Sall a qualifié cette arrestation de «prise d’otage avec demande de rançon».

 

Après son face-à-face avec les enquêteurs, Moustapha Diakhaté a été placé en position de garde à vue dans la foulée. L’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar est poursuivi notamment pour insulte par le biais d’un système informatique, sur instruction du procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar.

S’exprimant devant les journalistes à sa sortie des locaux de la Division spéciale de cybersécurité, son avocat Me Amadou Sall a qualifié cette arrestation de «prise d’otage avec demande de rançon». Selon lui, l’audition de son client a tourné autour de l’analyse qu’il a faite à la suite des résultats des élections législatives.

«Pour l’essentiel, Mous­tapha Diakhaté dit que les élections législatives ont été marquées par ce qu’il a appelé une arnaque qui a abouti à une société défaillante. Parce qu’il dit qu’il ne comprend pas que Ousmane Sonko ait pu dire à la face du monde entier qu’il a simulé lorsqu’il prétendait avoir été dans le coma, qu’il a simulé lorsqu’il se mettait en grève de la faim, qu’il a simulé lorsqu’il prétendait être malade, qu’au départ, dans l’affaire de la plainte faite par Mme Adji Sarr contre lui, au départ, il avait dit qu’il n’est jamais allé à Sweet Beauté.

Il a dit aussi au départ qu’il ne connait pas la dame Adji Sarr. Et que par la suite, il revient sur ses affirmations. Et Mous­tapha Diakhaté dit que lorsque les électeurs votent pour quelqu’un qui dit qu’il a un projet qui a été conçu par 4000 Sénégalais, 4000 cadres sénégalais, et quelques mois après que les sénégalais ont voté pour lui, qu’ils disent qu’il a mis en place un comité pour mettre en place et réfléchir sur le projet et l’élaborer, il dit que ces électeurs-là ont failli, ont été dupés», a déclaré l’avocat.

Poursuivant, la robe noire qui persiste que «tout son interrogatoire, toute l’audition n’a tourné qu’autour de ça», cite les questions qui ont été posées par les enquêteurs : «qu’est-ce qu’il entendait par électeurs dupés ? Qu’est-ce qu’il entendait par électeurs trompés ? Il n’a été interrogé que sur ça, exclusivement sur ça.»

Avant de poursuivre pour dire à qui veut l’entendre que son client «a apporté des réponses précises, des réponses claires, des réponses fermes à tout cela».

Ainsi, dit-il, « nous considérons qu’après avoir donné toutes ces réponses claires, qu’on lui pose une question sur son opinion et qu’on le garde, je dis que c’est une prise d’otage avec une demande de rançon. La demande de rançon, c’est de l’obliger à fermer sa bouche.

Aujourd’hui, vendredi. Demain, samedi. Après demain, dimanche. Parce que quand on le garde à vue le vendredi, c’est pour le garder à vue jusqu’à dimanche. Pour qu’il ne commente pas. Pour qu’il ne dise pas ce qu’il pense de ces élections. En réalité, c’est ça. Et nous considérons, lui, il a dit qu’il considère que c’est Ousmane Sonko en personne qui a actionné, j’allais dire, une police d’opinion pour porter atteinte à sa liberté», assure-t-il.

Les Echos

Oumou Khaïry NDIAYE
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