Mise en service annoncée du pont de Marsassoum Les usagers s’impatientent et alertent sur le piètre état du bac

Les populations des régions de Sédhiou, Kolda et de Ziguinchor attendent avec impatience l’ouverture au trafic du pont de Marsassoum dont la construction est achevée en novembre 2021. L’ouvrage va désenclaver la Casamance et booster son économie, selon les techniciens.

Au plan social, il va constituer un outil de raffermissement des relations au travers de la fluidité du trafic. Toutefois, l’échéance de sa mise en service repoussée à une date ultérieure irrite les populations qui en appellent à l’arbitrage du chef de l’Etat

C’est en octobre 2018 que le chef de l’Etat, Macky Sall, a procédé au lancement des travaux de construction du pont de Marsassoum. Il s’étend sur un linéaire de 480 mètres, pour un investissement de vingt (20) milliards de FCFA.

Mieux, la jonction entre Marsassoum et Diébang, jusqu’à la route nationale N°4 (RN4), est assurée par une bretelle en cours de bitumage. L’objectif est de désenclaver la région naturelle de Casamance au travers de ce pont qui relie la boucle du Boudié (dans le Sédhiou) à celle des Kalounayes, dans la région de Ziguinchor.

A ce jour, les travaux sont finis, dit-on. Mais les usagers se déplacent toujours au moyen d’un bac branlant et très souvent en panne ; d’où les multiples appels pour la mise en service du pont, en attendant son inauguration.

«Nous avons tous salué la clairvoyance du chef de l’Etat, Macky Sall, de mettre un pont sur le fleuve à hauteur de Marsassoum. Mais, maintenant, on ne comprend rien car ce pont est fini depuis novembre, comme indiqué dans les délais d’exécution ; mais c’est toujours fermé au trafic. Nous demandons au pouvoir public de libérer ce pontlà qui désenclave la Casamance. Nous souffrons vraiment s’il s’agit de se déplacer vers ou en provenance de Ziguinchor», a déclaré Bourama Camara, un chauffeur trouvé à la gare routière de Sédhiou, originaire des Kalounayes et assurant la liaison régulière entre Ziguinchor et Sédhiou.

Les risques d’une panne du ferry en pleine navigation hantent le sommeil des usagers. «Le bac là est une poudrière qui peut couler à tout moment. Et ce serait dramatique qu’on mette le pont en service après un drame ; alors que l’ouvrage est fini depuis fort longtemps. J’exhorte vraiment les autorités à l’ouvrir à la circulation et programmer, quand ils le voudront, son inauguration et à leur convenance», a dit un passager habituel de l’axe, manifestement très déçu de cette situation de précarité.

Après donc la clameur pour la construction de ce pont, l’heure est, à présent, au plaidoyer pour sa mise en service ; un appel d’autant plus urgent que la route nationale N°4 est dans un piètre état, à l’origine des accidents.

«C’est en effet une urgence que d’ouvrir ce pont au trafic car, présentement, la route nationale N°4 qui relie Sénoba à Ziguinchor n’est pas en bon état et il y a souvent des accidents. Ce pont est fait pour la population ; pourquoi donc diable attend-on qu’on l’inaugure ? Vraiment, ce pays-là, les gens sont trop politiques», déplorent un autre passager qui a souhaité rester anonyme.

A rappeler que la mise en service de ce pont était annoncée il y a trois semaines. Mais elle est retardée par des politiques qui préparent, avec tambours et trompettes, une inauguration en pleine campagne électorale

Sud Quotidien

Oumou Khaïry NDIAYE
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