Ce week-end, des images insoutenables ont fait le tour du monde : une violence inouïe exercée sur des migrants qui voulaient entrer en territoire espagnol. Au-delà des morts et des blessés graves, cet énième épisode de l’interminable feuilleton de l’émigration clandestine est la preuve, encore une fois, de l’échec patent des dirigeants africains à redonner l’espoir à une jeunesse désoeuvrée et inquiète pour son avenir.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), il a été constaté une augmentation des décès enregistrés sur l’itinéraire allant de l’Afrique de l’ouest aux îles Canaries. L’année dernière, plus de 500 morts ont été dénombrés entre les mois d’octobre et de novembre.
Malgré ces chiffres effarants et renversants, le nombre de jeunes qui quittent les côtes du Sénégal et d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest ne cesse d’augmenter de manière exponentielle. Plusieurs rapports rendus publics rapportent également que «depuis 2014, plus de 4.000 décès sont enregistrés chaque année sur les routes migratoires à travers le monde. Ce chiffre ne représente toutefois qu’une estimation minimale, car la majorité des décès de migrants dans le monde ne sont pas enregistrés.
Les mêmes sources ajoutent que «depuis 1996, plus de 75.000 décès de migrants ont été enregistrés dans le monde. Ces données, non seulement mettent en évidence la question des décès de migrants et les conséquences pour les familles restées au pays d’origine, mais permettent également d’évaluer les risques de la migration irrégulière et de concevoir des politiques et des programmes pour que les migrations soient plus sûres.»
Autant de révélations qui devraient pousser les dirigeants africains, continent très touché par ce phénomène, à s’évertuer à trouver des solutions alternatives. Ce qui semble ne pas être trop le cas puisque les jeunes n’arrêtent plus de tenter le voyage le plus périlleux et le plus dangereux qui soit, avec un faible pourcentage de survie. La preuve avec le nombre de jeunes qui meurent chaque année dans les eaux de la Méditerranée. Dernier drame en date, celui survenu pas plus tard que ce week-end à Ceuta et Melilla.
Des centaines de jeunes migrants prenant d’assaut le mur des barbelés, ont tenté d’entrer en territoire espagnol. Hélas, il s’en est suivi un véritable bain de sang. Des hommes de tenue marocains les ayant pris pour cible. Des images choquantes et désolantes surtout que ce sont des Africains qui tabassent et tuent froidement d’autres Africains. Et ce n’est pas pour rien qu’il a été enregistré autant de victimes.
Malheureusement, on risque d’en parler encore pendant quelques jours avant de passer à autre chose, alors que ce sont des milliers de jeunes africains, des bras valides, qui meurent dans cette partie du continent en espérant connaitre et vivre dans de meilleures conditions en Europe. Ce qui démontre un échec patent des dirigeants africains dont une bonne parie n’est préoccupée que par le maintien au pouvoir. La protection de leurs clans politiques gangrenés par la corruption, est leur seule préoccupation.
De ce point de vue et face à un contexte mondial aussi difficile, il est clair qu’une longue réflexion régionale devrait être mise en branle pour trouver une solution face à la crise de la migration. L’Afrique avec ses vastes étendues de terres, ses eaux et son climat, peut à tout point de vue utiliser autrement sa jeunesse que de la laisser mourir dans les eaux de la Méditerranée, dans le désert du Sahara, à Ceuta et Melilla.
Le Vrai Journal