Message Du Président De Business Africa A La COP 30 : « Construisons L’Alliance Africaine pour les Energies Renouvelables », Baïdy Agne

Le Président de Business Africa, Monsieur Baïdy Agne a adressé ce message dans le cadre de la COP 30 sur les changements climatiques à Belém (Brésil).

 

Je vous salue au nom du secteur privé africain, ces millions d’entrepreneurs, de producteurs, d’artisans et d’innovateurs qui, chaque jour, façonnent l’avenir de notre continent.

 

Je souhaite que nous prenions nos responsabilités face à la crise climatique, mais aussi je voudrais éclairer le contexte et les enjeux.

 

  1. L’Afrique, le continent le moins coupable, le plus impacté et sans lequel rien n’est possible.

 

L’Afrique ne contribue qu’à moins de 7 % des émissions mondiales, mais elle est première victime du réchauffement climatique, 40 pays en Afrique subsaharienne sont parmi les pays les plus meurtris par le climat. Notre population est en train de doubler pour atteindre plus de 2 milliards d’habitants. Nous devons à cette jeunesse une terre habitable et une espérance de créativité et de bonheur.

 

Nos terres s’assèchent, nos côtes reculent, nos récoltes baissent, nos populations migrent. Nos sociétés sont détruites et là où l’agriculture s’effondre sous la sécheresse, l’exode rural s’accentue entraînant des déstabilisations et des insécurités.

 

Il était temps que les continents qui vivent comme s’il y avait 4 ou 5 planètes et qui ont assuré leur développement avec les énergies fossiles prennent leurs responsabilités et agissent et je salue tous ces efforts en insistant pour que les promesses soient tenues, en transfert de moyens pour l’adaptation et l’atténuation et pour la compensation des pertes et dommages.

 

Mais notre message aujourd’hui n’est pas celui de la plainte. C’est celui de la responsabilité, de la créativité et de l’action.

 

Car l’Afrique tout en étant victime du changement climatique, en détient une grande partie des solutions, dans ses ressources naturelles, son potentiel énergétique, son potentiel humain, son esprit d’innovation, sa jeunesse. Et ses entreprises.

 

Car si nous adoptions les mêmes méthodes de développement que le Nord depuis des décennies, il serait impossible à la planète de retrouver un équilibre durable. Nous devons donc inventer un autre modèle de croissance et nous y sommes prêts.

 

  1. Le développement durable, créateur d’emplois pour les jeunes d’Afrique et solution pour la planète.

 

Nous, entreprises africaines, croyons en une croissance verte, compétitive et souveraine.

 

Nous savons que l’économie du futur sera celle qui saura produire sans détruire, transformer sans épuiser, innover sans exclure.

 

C’est pourquoi nous investissons et voulons accentuer dans :

* les énergies renouvelables du Sahel au Cap, du solaire au géothermique et hydrolien ;

* les technologies propres et l’efficacité énergétique, ainsi que la gestion de l’eau ;

* l’agriculture durable et adaptée aux réalités climatiques locales ;

* et la formation des jeunes, hommes et femmes pour créer les emplois verts de demain.

 

III. La justice climatique et le financement équitable.

 

Nous saluons les engagements internationaux, mais nous appelons à un passage à l’acte. Les promesses non tenues du financement climatique ne peuvent plus être différées.

 

Nous plaidons pour :

* un accès direct et simplifié des entreprises africaines aux fonds verts ;

* des partenariats équitables Nord–Sud fondés sur la co-création et pas sur la dépendance ;

* une valorisation des puits de carbone africains, des forêts, mangroves et sols comme biens publics mondiaux.

 

L’Afrique doit être valorisée pour les services écologiques qu’elle rend à la planète.

 

  1. Une alliance pour un mix énergétique vertueux : un nouveau modèle de croissance.

 

Nous voulons bâtir une « Alliance Africaine pour un mix énergétique vertueux », à travers :

* la finance verte ;

* l’innovation locale, et le respect des savoir-faire ancestraux ;

* l’implication des jeunes et des femmes qui ont été les premières à alerter sur la raréfaction de l’eau et le déboisement ;

* et une industrialisation bas-carbone intégrant les technologies les plus avancées.

 

Nous demandons aussi que chaque projet climatique mondial inclue une composante “Made in Africa” pour que la valeur ajoutée, les emplois et les savoir-faire restent sur le continent. Tout comme la valorisation sur le continent des matières premières, impossible sans accès à l’énergie.

 

C’est pourquoi je le dis sans détour l’usage des énergies fossiles enfin accessibles comme le gaz nous est indispensable pour construire la transition énergétique. Avec les meilleures technologies « bas carbone » et en montant en puissance plus vite sur le renouvelable, afin que le mix énergétique, chaque année, monte en puissance tout en maitrisant son bilan carbone.

 

C’est ce nouveau modèle que nous inventons au service de nos populations. L’une des urgences c’est de raccorder à l’électricité les 700 millions d’habitants qui en sont encore privés. Il est évident que l’énergie solaire en est la première solution délocalisée.

 

C’est pourquoi je vous annonce que nous allons, avec Business Africa activer « L’Alliance Africaine pour les Energies Renouvelables » et lancer des appels à projet afin de mobiliser les partenaires sur les réalisations exemplaires et rapides portés par les quartiers des villes et les villages, qui pourront servir d’exemples à diffuser.

 

Agissons ensemble !

Dieyna SENE
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