Menaces causées par la ferme de Sedima à Sangalkam : Les habitants de SN City crient leur ras-le-bol

Le torchon brûle entre l’entreprise Sedima et les résidents de la cité SN City de Sangalkam. Les motifs de cette mésentente qui risque de saper cette cohabitation : une ferme de plusieurs hectares implantée par ladite société qui s’active dans la production de volailles. Selon le collectif qui regroupe les habitants de ladite cité, ils sont confrontés à des problèmes environnementaux depuis plusieurs années.

«Depuis quatre années ou plus, nous avons fait le choix de discuter de la façon de construire avec les responsables de la Sedima en privilégiant le dialogue et la concertation. Ce, afin de faire cesser ou, du moins, faire baisser les nuisances dont nous, habitants et nos familles, sommes victimes toute l’année. À noter sur ce point que les enfants sont très sensibles à la pollution de l’air par les odeurs et autres impuretés venant de cette ferme de Sedima», a expliqué Abdoulaye Sow qui a porté leur parole.

A l’en croire, aucune amélioration n’est notée. Pis «la Sedima ne prend même plus la peine de répondre à nos interpellations», s’est-il offusqué, s’insurgeant du mutisme des responsables de cette entreprise.

«Nous avons, en effet, plusieurs fois interpellé la Sedima sur les fientes, c’est à dire les excréments de la volaille qui sont stockées à quelques mètres des habitations générant une odeur nauséabonde et invivable pour tous les résidents aux alentours. Ces excréments de volaille riches en azote sont souvent évacués hors de la ferme avec des camions remplies plus qu’à ras bord, ce qui n’est pas sécurisé, entrainant ainsi un risque de déversement dans la cité, avec tout ce que cela comporte comme risques sanitaires. Car beaucoup de maladies comme la grippe aviaire se transmettent aussi via ces fientes», a indiqué le porte-parole dudit collectif.

Les riverains pointent du doigt la ferme de Sedima et étalent leurs maux

Mère de famille et habitante de ces cités proches de la ferme avicole de la Sedima à Sangalkam, Mme Thiam, une résidente a dénoncé quelques effets négatifs sur leur santé.

«Nos enfants sont devenus maladifs à cause de ces excréments de volailles qu’ils respirent quotidiennement. Sans oublier que cette eau qui stagne depuis des années à l’intérieur de cette ferme est devenue un danger pour tous les riverains. Nous ne sommes pas les seuls menacés. Les cités Nouvelle Horizon, cité HLM Parcelles, Doudou Bass, entre autres, sont aussi en danger.

Les mouches issues de ces tas de fientes envahissent nos maisons avec leurs lots de risques sanitaires. Car, qui dit mouches dit transmission d’agents pathogènes que sont virus, bactéries, parasites, champignons. Il y a aussi la pollution sonore avec les équipements de ventilation et autres machines.

Mais également la dégradation de nos biens communs. Car la Sedima utilise nos voies pour accéder à sa ferme, détruisant, au passage, nos routes non dimensionnées pour les poids lourds et gros porteurs, pour ne citer que cela. A cela s’ajoutent d’autres dégradations, du fait de l’indiscipline de certains de leurs employés et partenaires».

En réalité, souligne-t-elle, la Sedima utilise nos routes, car elle ne semble pas prête à investir pour assainir sa ferme et ouvrir son accès via la route de Sangalkam bloquée par une eau stagnante apportant risques sanitaires, reptiles, car toute la zone est maintenant infestée de serpents.

A la place la Sedima a préféré depuis plusieurs années ne rien investir et utiliser donc nos voieries en les dégradant allègrement au passage. Cependant la Sédima trouve, quand même les moyens d’amener des centaines de tonnes de sable pour réaliser des digues de protections autour de la ferme et autour de la ferme avicole». Chose qu’elle condamne.

Pis, dénonce-t-elle, «avec l’arrivée de l’hivernage, il y a un risque de débordement de cette eau stagnante qui se trouve dans le ferme. Et il faut le dire, on a peur. Nous ne sommes plus en sécurité. Et je crois entre la vie d’une volaille et celle d’un être humain, il n’y a pas photo. Il faut le dire. Dès lors, on demande la délocalisation de cette ferme», a-t-elle dit. Déterminés à en découdre avec la Sedima, les habitants ont interpellé, personnellement, la Directrice générale de la Sedima, Anta Babacar Ngom et l’invitent à régler d’abord les soucis des locaux avant de s’intéresser à ceux des localités lointaines.

Toutefois, devant l’indifférence de l’entreprise relativement, à leurs soucis, le maire et ses équipes, les autorités administratives (préfets et sous-préfets), le ministre en charge de l’Environnement et son collègue de l’Urbanisme ont été invités à venir constater d’eux-mêmes que la cohabitation avec cette ferme industrielle est impossible.

Les populations ont alors demandé aux autorités de prendre les mesures nécessaires pour une délocalisation de la ferme et un recyclage du site actuel en une infrastructure compatible avec les lieux d’habitations que sont toutes ces citées de la zone». Le collectif prévient qu’il n’écarte pas la voie judiciaire pour faire attendre raison aux responsables de ladite entreprise qui violent leur droit le plus élémentaire : celui de vivre dans un environnement sain

Vox Populi

Mamadou Nancy Fall
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