Mariage précoce : Ces chiffres qui parlent

L’Afrique reste le continent le plus touché en matière de mariage des enfants.  Au Sénégal entre 2000 et 2011, 31 à 35% de femmes âgées de 20 à 24 ans ont été mariées avant l’âge de 18 ans avec une forte dominance en milieu rural (49.3% contre 16.9% en milieu urbain) et dans les ménages pauvres. Ces informations sont du représentant de l’Unicef, Ives Kassoka qui prenait part à l’atelier de sensibilisation des journalistes en prélude de la Journée de l’enfant africain célébrée le 16 juin sous le thème: «25 ans après l’adoption de la charte de l’enfant africain : accélérer nos efforts pour l’éradication du mariage des enfants en Afrique.

L’Afrique de l’Ouest et du Centre, en particulier, suit de près l’Asie du Sud avec deux sur cinq (2/5)  soit (41%) des filles qui se marient avant l’âge de 18 ans.

Le Sénégal et son milieu rural

Pour l’édition 2015 de la Journée de l’enfant africain (Jae), dans sa communication, M. Kassoka a avancé qu’au Sénégal entre 2000 et 2011, ce sont 31 à 35% de femmes âgées de 20 à 24 ans qui ont été mariées avant l’âge de 18 ans avec une forte dominance en milieu rural (49,3% contre 16,9% en milieu urbain) et dans les ménages pauvres.  Sur la période 2005-2013, il ya 12% des enfants qui ont été mariés à 15 ans et 33% à 18 ans.

Au même moment, la proportion d’adolescents mariés ou en union était de 24% chez les filles et 1% chez les garçons.

Il renseigne que le phénomène est très répandu au Sénégal avec une prévalence élevée dans les régions de Kolda (68%), Tambacounda (57%), Matam (56%) et Louga (47%). «16% des femmes âgées de 25-49 ans au moment de l’enquête étaient déjà en union avant d’atteindre l’âge de 15 ans.

Toutefois, la proportion des femmes qui entre en union avant l’âge de 18 ans diminue au fil des générations: elle est de 48% pour les femmes actuellement âgées de 45-49 ans et de 33% pour celles de 20-24 ans», souligne t-il.

Pour Ives Kassoka de l’Unicef, les femmes du milieu urbain se marient plus tard que celles du milieu rural (21,5 ans contre 17,7 ans parmi les femmes de 25-49 ans). «Entre 2005 et 2011, l’âge à la première union a augmenté, passant de 18,5 ans à 19,6 ans chez les femmes de 20-49 ans. En outre, l’âge médian à la première union passe de 17,9 ans chez les femmes sans instruction à 21,5 ans chez celles du niveau primaire. Cet âge est plus élevé chez les femmes appartenant aux ménages les plus riches (23,2 ans) que chez celles des ménages les plus pauvres (16,5 ans)», note t-il. Les différences interrégionales de l’âge médian à la première union sont également importantes: Dakar (22,4 ans), Ziguinchor (22 ans), Matam (16,7 ans), Kolda (16,5 ans) et Kédougou (16,4 ans).

Les conséquences du mariage des enfants 

Pour Ives Kassoka, les mariages des enfants entrainent des conséquences négatives pour ces derniers, surtout chez les filles. A son avis, les épouses-enfants sont exposées aux violences, aux mauvais traitements et à l’exploitation. Elles sont également plus vulnérables aux Infections sexuellement transmissibles (Ist), y compris le Vih, et leur accès aux services de santé sexuelle et reproductive est relativement faible. «Les filles qui tombent enceintes ont des risques accrus de mortalité/morbidité maternelle, accouchements difficiles, fausses couches, dystocies et autres pathologies chroniques (comme la fistule obstétricale)», révèle-t-il.

Source Sud Quotidien

Dieyna SENE
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