Maison d’Arrêt et de Correction de Mbour : Un foyer à problèmes

La Maison d’Arrêt et de Correction de Mbour a enregistré ces derniers temps des cas d’évasion. Et le décès de Ousmane Dia est venu rallonger à la liste. Les organisations de la société civile dénoncent et invitent l’administration pénitentiaire à revoir sa politique à l’égard des détenus. L’Association pour la réinsertion sociale des détenus (AS­RED) est, elle aussi, montée au créneau pour dénoncer les circonstances dans lesquelles Ous­mane Dia est décédé le week-end dernier à la Mac de Mbour.

«L’administration pénitentiaire n’a pas plus de 5 médecins et on doit aujourd’hui recruter beaucoup plus de médecins et avoir des prisons qui auront comme vocation de soigner les détenus blessés ou bien de procéder à des interventions. Et pour cela, nous avons besoin de spécialistes et de médecins qui pourront intervenir, une fois les gens internés dans ces prisons. Parce que les détenus souffrent de pathologies diverses», a dénoncé Ibrahima Sall, président de l’Association pour la réinsertion sociale des détenus (ASRED).

Cette situation à la Mac de Mbour devient de plus en plus inquiétante. Au-delà du surpeuplement, les évasions sont récurrentes tout comme les grèves de la faim selon Ibrahima Niang,

membre du conseil d’administration du Forum civil, par ailleurs coordonnateur départemental.

«La prison de Mbour comme toutes les autres prisons du Sénégal est surchargée, peut-être même moins surchargée que Reubeus. Maintenant ce qu’il y’a, c’est qu’on constate des cas d’évasion mais également des grèves de la faim et c’est tout à fait normal parce que d’abord le fait de priver quelqu’un de sa liberté et de le mettre en prison, c’est déjà dur.

Mais, il faut avouer qu’au niveau du Sénégal, les prisonniers sont traités comme des esclaves et c’est inhumain, c’est dégradant. On ne peut pas piétiner la dignité des détenus. C’est quelque chose à revoir au niveau de l’administration pénitentiaire et là j’interpelle le directeur de l’administration pénitentiaire M. Bocan­dé. Il faut véritablement revoir les conditions des détenus.

Il faut également que les juges veillent sur les longues détentions parce que les placements sous mandat de dépôt sont déraisonnables», a indiqué Ibrahima Niang, point focal du Forum civil à Mbour sur Rfm.

Quotidien 2 Minutes l’Essentiel

Dieyna SENE
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