Magal Kazu-Rajab : Célébration de la naissance Cheikh Mouhamed Fadal Mbacké, coincidant aussi avec l’ascension du Prophète Mohamed

En route pour le Magal de Kazu-Rajab qui célèbre la naissance de Cheikh Mouhamed Fadal Mbacké 2ème Khalife général des Mourides (1945-1968) mais aussi l’ascension du Prophète de l’Islam vers Son Seigneur, Maître Absolu de l’Univers.

Il naquit le vendredi 29 mars 1889 (27 Rajab 1306H) et rejoignit son illustre guide et père Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké Khadimou Rassoul ( PSL) le mardi mardi 6 août 1968 (11 Joumada Al-Awwal 1388H).

Mon Ziar et Affection renouvelée à son Fervent Disciple :

Mon grand-frère  Dièye  sûrement en route pour Touba  !

Weer ak Tawfekh Grand ! :

 Dridemegf@

 

Magal Kazu Rajab où la naissance de Serigne Fallou Mbacké, un homme d’une dimension spirituelle exceptionnelle

Il s’appelle Mouhamad Al Fadl Mbacké. Connu sous d’autres noms comme Serigne ou Cheikh Fallou, Fadiloul Lahi, Gallas, ou Bayou Mbène, ce chef religieux que la ville Sainte de Touba et les mourides à travers le monde célèbrent ce lundi 13 avril 2018, est né en 1888 à Darou Salam, la vingt-septième nuit du mois lunaire de Rajab ou (ndeyi koor pour le calendrier Wolof).

La tradition de la célébration du Kazu Rajab, remonte aux années 60, précisément à l’an 1963. Cette année-là, son anniversaire venu, Serigne Fallou quitta Touba quelques temps avant le coucher du soleil pour se rendre à Darou Salam son lieu de naissance, afin d’y passer la nuit en prières.

Le hasard étant inconnu du vocabulaire du croyant comme nous l’a enseigné le Saint Coran (Rien ne se fait, ni ne se défait sans la volonté de DIEU  L’OMNIPOTENT), la naissance de Serigne Fallou coïncide avec la date anniversaire du voyage nocturne du Prophète, Paix et Salut sur Lui (en compagnie de l’Ange Gabriel) au cours duquel il ramena le rituel des cinq prières.

Heureux de l’annonce de cette nouvelle, le fondateur du mouridisme aurait vivement exprimé sa gratitude à DIEU avant de confier à ses proches : «  Si ce nouveau était apparu ailleurs, j’aurai usé des chaussures en fer à sa recherche pour recueillir sa bénédiction ».

Serigne Fallou de par sa mère Soxna Awa Bousso appartient à une famille d’érudits qui font la lignée des imams de le ville Sainte de Touba. C’est pourquoi il fut confié dés le bas âge à Serigne Ndame Abdourahmane Lô au daara dénommé Aalimun Xabiir, situé à environ cinq kilomètres de Touba, pour son du Saint Coran.

« Son oncle paternel Serigne Mame Mor Diarra lui servit de professeur dans l’étude de la Théologie. Sa formation dans les Sciences Religieuses fut complétée par le Cheikh lui-même, à son retour d’exil. Précisons qu’une bonne partie de cette formation eut lieu en Mauritanie, à Saout El Maa (Khomack), où le Cheikh avait été déporté et où le rejoignit Serigne Fallou en compagnie de Serigne Mouhammadou Moustapha Mbacké et de Serigne Mor Rokhaya Bousso » confie un site mouride.

Ses rapports avec le fondateur du mouridisme

Un autre fait marquant de sa personnalité est son incommensurable dévotion, sa soumission inconditionnelle au Cheikh qu’il était loin de considérer comme un père mais plutôt comme son guide spirituel, son Maître. Un jour, le fondateur du mouridisme tint à son auditoire un discours ainsi résumé :

 » Je ne suis ni le père, ni le frère, ni l’oncle d’aucun d’entre vous. Je suis une créature vouée au service exclusif de Dieu. Ceux d’entre vous qui auront choisi de m’accompagner sur ce chemin que j’ai réhabilité, ceux-là sont mes fils, neveux, frères et talibés.  »

Serigne Fallou et ses frères firent aussitôt acte d’allégeance et, les quatre ans que dura le séjour mauritanien, ils redoublèrent d’ardeur dans leur apprentissage religieux, selon les règles établies par le Cheikh. Cet événement fut la source d’un poème que Serigne Fallou dédia à son Maître et dans lequel on peut notamment lire : »Notre espoir est en Toi, Toi qui nous as ouvert les portes de la félicité. Je Te vends mon rang de fils pour acquérir la gloire d’être Ton talibé. Et quand Tu m’auras donné cette gloire, je Te demanderais de bien vouloir l’accepter comme don pieux.  »

Lorsque le Cheikh exprima sa volonté d’ériger la Grande Mosquée, Serigne Fallou s’engagea corps et âme dans l’entreprise : les vœux, même les plus anodins du Cheikh, sont pour lui des ordres péremptoires.

Lorsqu’en 1927 le Cheikh disparut, Serigne Fallou, en bon talibé reporta sur son frère aîné devenu premier khalife, toute sa dévotion et son affection. Autant il était attentif au moindre désir du Maître, autant il se mit au Service de Serigne Mouhammadou Moustapha, en qui il retrouvait leur père.

Cheikh Ahmadou Bamba ayant un jour exprimé sa volonté de se rendre aux Lieux Saints, avait même désigné les compagnons avec lesquels il souhaitait faire ce pèlerinage. Il s’agissait de Mame Cheikh Anta, Serigne Mbacké Bousso, El Hadji Mayoro Fall et Serigne Moulaye Bou (un maure). Sur le  » ndigal  » (injonction) de Serigne Mouhammadou Moustapha, Serigne Fallou accomplit son fameux pèlerinage à La Mecque pour concrétiser ce projet paternel avec ces mêmes personnes en 1928. Les péripéties de ce voyage furent tellement riches en événements, quasi miraculeux, que la communauté mouride n’est pas loin de croire que Serigne Fallou est en réalité une réincarnation de Serigne Touba.

En 1945, il devint le deuxième khalife, se plongea corps et âme dans la poursuite des travaux de la Grande Mosquée et eut l’insigne bonheur, le 7 Juin 1963, d’en procéder à l’inauguration et d’y diriger la première prière.

Son Khalifat et ses miracles

Son khalifat a coïncidé avec l’éradication de l’épidémie de peste qui a décimé le pays vers la fin de la Seconde Guerre Mondiale. La famine qui menaçait la population a alors pris fin et cela a marqué le début d’une ère de prospérité économique, de sécurité alimentaire et d’absence de calamité marquante. Il était crédité du don de Dieu de voir se réaliser toutes les prières qu’il formulait, comme s’il donnait des ordres aux éléments. Les exemples sont nombreux pour attester de ce don.

Combien de fois a-t-on fait état de paysans venus solliciter ses prières pour déclencher la pluie à un moment où une trop longue pause pluviométrique avait commencé à installer l’inquiétude dans leurs cœurs ? Ce qu’il s’en est suivi chaque fois est encore présent dans les esprits : une abondante pluie qui contraint les solliciteurs à regagner leur village au triple galop sous la bourrasque, alors que, quelques instants auparavant, rien ne laissait prévoir un tel déchaînement des éléments. On le surnommait « Borom na am mu am, du am du am » ou ‘’l’homme qui décidait du oui ou du non’’

On rapporte que des talibés était venus un jour se plaindre auprès de lui, d’un cheval rétif, par la faute duquel les travaux d’emblavure d’un champ qu’il leur avait confiés avaient été sérieusement retardés. En effet, l’animal s’était montré particulièrement récalcitrant à tirer le semoir auquel il avait été attelé. Le marabout le fit venir et, le prenant par la bride, lui adresse cette harangue : « N’as-tu pas honte ? Là où personne ne veut être en reste pour gagner les grâces de Serigne Touba, toi qui as l’opportunité de t’impliquer, tu refuses de donner ton concours ! Vraiment tu me fais de la peine ! Je te plains ! »

Les témoins abasourdis virent le cheval baisser la tête, rabattre ses oreilles et verser de chaudes larmes de repentir. Il fut désormais presque impossible de ramener à la maison à la fin d’une journée de travail : pris d’une ardeur inextinguible, il refusait s’arrêter de travailler quand, au coucher du soleil les talibés exténués ne pensaient qu’à regagner leurs chaumières.

Maintes fois, il avait  sorti d’affaire des justiciables sur le point de connaître les affres de l’incarcération, non pas pour assurer l’impunité à des malfrats mais pour donner une seconde chance à des citoyens qui, pour avoir une fois trébuché, n’en sont pas, pour autant, devenus irrécupérables pour la société.

C’est lui a fait procéder au lotissement et à l’électrification de la ville sainte tout en améliorant les infrastructures existantes. Il a fait bitumer les routes et a installé un premier forage à Darou Manan pour l’approvisionnement en eau.

La Grande Mosquée porte sa marque indélébile : elle lui doit les cinq majestueux minarets qui la signalent à des kilomètres à la ronde et dont la plus grande est dénommée Lamp Fall, en hommage à Cheikh Ibra Fall, le fondateur de la Confrérie des Baye Fall.

Selon l’exemple de son Maître et de Serigne Mouhammadou Moustapha, le premier khalife, il a eu, lui aussi, à créer des villages – Daara très prospères : Ndindy, Madinatou Salam, Alia Mbepp, Touba Bogo. Ces daara étaient le plus souvent supervisés par des anciens talibés de Serigne Touba.

Le pourquoi de la célébration du Kazu Rajab

La tradition de la célébration du Kazu Rajab, remonte aux années 60, précisément à l’an 1963. Cette année-là, son anniversaire venu, Serigne Fallou quitta Touba quelques temps avant le coucher du soleil pour se rendre à Darou Salam son lieu de naissance, afin d’y passer la nuit en prières. Le lendemain, au sortir de sa retraite, il se rendit au domicile de Serigne Affia Niang.

C’est ainsi que, de 1965 à 1968, se déroulèrent les choses qui prirent d’ailleurs tellement d’ampleur que Radio Sénégal prit l’habitude de leur consacrer des reportages très élaborés. Serigne Fallou vécut sa dernière célébration en 1968. C’était un vendredi. Serigne Modou Mamoune Niang, à son habitude prononça une allocution très fouillée. Il eut à dire à Serigne Fallou :  » Nous savons que la visite que vous nous accordez, à notre domicile, est une faveur immérité. Voilà pourquoi, à l’occasion, nous mobilisons tout ce dont nous disposons en plus de nos familles, de nos condisciples, de nos parents, et nous serions allés bien au-delà de tout cela si c’était possible, pour essayer d’être à la hauteur de cette marque d’honneur.  »

En réponse à cette allocution, Serigne Fallou expliqua ce jour-là, le sens et les motivations de la célébration du Kazu Rajab.

S’adressant à Serigne Modou Mamoune Niang, il aborda son sujet par ces termes :  » Je sais que ce jour vous tient beaucoup à cœur. Je vais donc vous expliquer ce qu’est sa signification profonde et, par conséquent, les motivations qui m’ont conduit à le prendre en considération, afin que vous puissiez maîtriser les modalités de sa célébration. Dans Sa grande miséricorde, Dieu m’a accordé une grâce infinie ; Il a fait coïncider ma naissance avec la date anniversaire de ces événements miraculeux. En effet il a plu à notre Seigneur que je sois né un vendredi, 27ème jour du mois lunaire de Rajab, de l’an 1306 de l’Hégire (1886) Ce jour est donc pour moi un prétexte de rendre grâces à Dieu et d’exprimer ma reconnaissance à l’endroit de Cheikhoul Khadim pour l’agrément que, des Deux, j’ai obtenu. Depuis, j’ai pris l’habitude, chaque fois qu’arrive mon anniversaire, de me rendre à Darou Salam, où je suis né, afin de m’y consacrer, toute la nuit durant, à la lecture du Coran et des Panégyriques du Prophète (P.S.L.), en guise de témoignage de grâces au Cheikh. Pourquoi dès ma sortie de ma retraite je viens ici, chez Serigne Affia ? C’est pour réaffirmer et raffermir les liens de fraternité qui me lient à cette maison où vécut ma mère Sokhna Awa Bousso « .

Après cette mise au point, Serigne Modou Mamoune Niang, au nom de toute la famille, prit l’engagement de perpétuer cette célébration, tant qu’il restera en vie. Serigne Fallou fut rappelé à DIEU.

avec Mouride.com

 

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