Magal de Touba : les mourides rendent grâce à DIEU pour le départ en exil de Cheikh Bamba, source de bienfaits incommensurables

Étymologiquement, magal est un terme wolof qui signifie « rendre hommage, célébrer, magnifier ». Le grand magal consiste en rendre grâce à Dieu.

Le magal de Touba est la plus importante fête religieuse de la confrérie mouride (musulmane) du Sénégal. Il commémore le départ en exil au Gabon du fondateur de la confrérie Ahmadou Bamba en 1895. Il est célébré à Touba, au Sénégal, depuis 1928, l’année ayant suivi la mort de Bamba. En 2011, le grand magal a rassemblé plus de trois millions de pèlerins, aujourd’hui on parle de plus de 6 millions de pèlerins accueillis dans la ville Sainte, en plus de ses plus de 2 millions d’habitants.

Sur le plan économique, le Grand Magal de Touba génère de nombreuses ressources principalement pour les marchands, pour les transporteurs et les éleveurs.

Selon une étude récente menée par l’économiste-statisticien Moubarak Lô, l’alimentation constitue un élément essentiel dans le budget des ménages. L’habitude des achats des ménages durant le Magal est caractérisée par la forte présence de la viande (plus de 47% des dépenses alimentaires) (viande de bœufs, chameaux, moutons, chèvres, poulets). D’autres postes de dépenses liés à l’alimentation émergent par leur importance, comme les jus de fruits, les sodas et les eaux minérales (près de 13% des dépenses alimentaires), le riz et les autres céréales  (un peu plus de 11%), le sucre (5%), les produits d’assaisonnement (4,5%), les huiles végétales (4% environ), les produits laitiers et de pâtisserie (4% environ) 
Les produits d’élevage et d’aviculture sont très florissants avec le Magal. Pour les éleveurs, l’événement constitue une période de traite. Les meilleures têtes de leurs troupeaux sont réservées à la vente à Touba car les mourides ont l’habitude d’acheter de gros bœufs, des milliers de moutons, de chèvres et même des chameaux  pour le Magal. De plus, durant cette période, les pays limitrophes, en particulier la Mauritanie, participent de manière très importante à la fourniture des moutons, des bœufs et des chameaux. 
Une enquête sommaire menée au niveau du foirail principal de Touba, en 2011, a révélé qu’un total de 16.200 têtes de bétail y ont été vendues durant la période du Magal (pour un chiffre d’affaires de 2 milliards 140 millions FCFA), réparties comme suit : 5000 bœufs, 7000 moutons, 1700 chameaux et 1500 chèvres. Il faut néanmoins noter que beaucoup de mourides se rendent à Touba avec le bétail à sacrifier le jour du Magal, et, pour les résidents à Touba, s’approvisionnent bien avant le Magal ou élèvent eux-mêmes du bétail. 
Beaucoup d’Industries et de commerces du Sénégal connaissent leur meilleure période de vente pendant le Magal de Touba. Les sociétés de production et de distribution de nattes, d’ustensiles de cuisine, de glace, de matelas, d’eau minérale, de sodas, de jus de fruits (notamment les canettes) et de produits laitiers font l’objet d’une forte demande. 
Pour les entreprises artisanales de construction, le Magal est une vraie aubaine avec les nombreuses rénovations des lieux de résidences des pèlerins. Plusieurs semaines avant le jour du Magal, il est quasi-impossible de trouver des ouvriers disponibles si l’on veut faire des travaux dans sa maison à Touba. Certains vont même jusqu’à déplacer les ouvriers des autres villes du pays, en particulier ceux de Dakar. Et il en est de même pour les autres acteurs de ce secteur (menuisiers, plombiers, électriciens,  etc.). Le Magal est donc un facteur de création d’emplois.
Le secteur des Télécommunications n’est pas en reste. Durant le Magal, Touba devient le premier site du Sénégal pour le nombre d’appels entrants et sortants pour tous les operateurs téléphoniques.
Le secteur du transport routier connait également une effervescence, plus importante que la Tabaski même, en raison de la volonté de tout mouride ou sympathisant mouride de prendre part au Magal.  De ce fait, les stations d’essence connaissent une forte demande de la part des nombreux véhicules de transport dont le nombre est estimé dans l’étude menée en 2011, en comptant  les rotations, à 110.000 véhicules.

Michel DIEYE

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