Liberia : le constat et les recommandations du FMI après sa mission

La mission du FMI AU Liberia, selon leur compte-rendu, a eu des entretiens avec Son Excellence George Manneh Weah,  le Chef de l’état, en plus du Président de la Chambre des représentants, M. Bhofal Chambers, mais aussi avec le  Président Pro Tempore du Sénat, Albert Chie, le Ministre des finances, Samuel D. Tweah, sans oublier le Gouverneur de la Banque centrale, Nathaniel R. Patray, le Ministre du commerce. Wilson K. Tarpeh, des membres de la Chambre et du Sénat, de hauts fonctionnaires du gouvernement et des banques centrales et partenaires du développement.

À la fin de la mission, Mme Saito a publié la déclaration suivante:

«Suite à une série de chocs externes – notamment une chute des prix des produits de base, les effets persistants du virus Ebola et la dépréciation rapide du taux de change qui a suivi – la situation économique du Libéria s’est révélée difficile. La croissance a ralenti, les stocks de réserve ont subi une pression importante et les déséquilibres macroéconomiques se sont accentués. L’inflation s’est accélérée et se situe maintenant à environ 23%. Les conditions économiques difficiles et la perte de pouvoir d’achat touchent particulièrement les membres les plus vulnérables de la société, dont beaucoup connaissent des difficultés considérables. La priorité immédiate est la stabilisation macroéconomique, en particulier la réduction de l’inflation.

Recommandations :

«Le succès du programme de réformes repose sur l’adoption d’un budget crédible et exécutable pour l’exercice2020 et les années suivantes. En outre, la participation de tous les groupes du secteur public est essentielle pour soutenir le programme de réformes. Il est essentiel que les dépenses soient maintenues à un niveau compatible avec des estimations réalistes de l’enveloppe de ressources, afin que l’exécution du budget de l’année suivante puisse se dérouler de manière prévisible et efficace. Cela est nécessaire pour soutenir la fourniture de services publics essentiels et éviter l’accumulation d’arriérés intérieurs.

«Obtenir suffisamment de ressources pour financer un programme de dépenses efficace du gouvernement nécessitera à la fois des mesures de recettes supplémentaires et des réformes visant à réattribuer les dépenses. Ce dernier exige une réduction de la masse salariale du secteur public, qui représente actuellement près de 65% du total des dépenses budgétaires et élimine effectivement les dépenses nécessaires dans d’autres domaines. La mise en œuvre intégrale d’un programme de restructuration des salaires crédible et équitable est essentielle au succès du programme de réforme global.

«La mission a noté qu’il importait de reconstituer les réserves de change pour améliorer la résistance aux chocs externes, ce qui est l’un des objectifs clés des programmes appuyés par le Fonds. La mission a également souligné l’importance de laisser le taux de change rester flexible et d’améliorer la transparence des opérations de change de CBL.

«La mission se félicite du nouveau cadre de politique monétaire mis au point par la Banque centrale du Libéria (CBL), qui vise à mieux gérer les conditions monétaires pour parvenir à la stabilité des prix. À cet égard, la mission soutient l’intention de la CBL de mieux aligner les taux d’intérêt sur ses nouveaux instruments de politique monétaire. La mission note toutefois que le succès du nouveau cadre de politique monétaire dépendra également de la réussite du programme budgétaire et de l’élimination des emprunts supplémentaires de l’État auprès de la CBL.

«Le programme de réformes imposera également la gestion du budget opérationnel de la CBL, l’amélioration des contrôles et de la supervision internes et le renforcement de la gouvernance. La mission s’est félicitée de la nomination récente des gouverneurs non exécutifs de la CBL et des deux sous-gouverneurs par intérim, qui sont essentiels pour améliorer l’efficacité opérationnelle et la gouvernance de la banque.

Momar Diack SECK
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