L’augmentation des cas de Covid-19 est exponentielle. Les cas d’hospitalisation chez les jeunes se multiplient. Quid des décès enregistrés quotidiennement dans nos hôpitaux et centres de traitement épidémiologiques (CTE) ?
Face à la Covid-19, les hôpitaux de Dakar, sont «proches de la saturation, avec quasiment 99 % de taux d’occupation», a expliqué le directeur national des établissements publics de santé, Ousmane Dia cité par Le Monde. Le personnel médical est «très fatigué et en burn-out», et les laboratoires de dépistage sont également «débordés à cause de la forte demande», tant pour les «cas suspects que pour les voyageurs», a également confié le ministère de la santé.
L’épidémie de Covid-19 qui a franchi la zone rouge a échappé au Président de la République Macky Sall et à son gouvernement.
C’est au sortir des tournées économiques du Président Sall à travers le territoire national et la fête de la Tabaski que la situation tend dangereusement vers le chaos. Dans la perception de l’opinion publique nationale, le Chef de l’État est au premier rang des responsables de cette situation, même si ses ouailles ont tous versé dans la dénégation pour le blanchir.
Mais le mal est déjà fait. Tout discours émis par le Président de la République ou son ministre de la Santé pour amener les sénégalais à sortir de l’insouciance est voué aux gémonies.
Pour renverser la tendance, il urge pour Macky Sall de reprendre la parole, de faire son mea culpa sans ambiguïté face à cette situation.
Cette troisième vague de covid-19 est en train de virer au chemin de croix pour lui et son gouvernement. Reconnaître une erreur d’approche et demander pardon à ses administrés pourraient rebattre les cartes, au moment où les jeunes sénégalais abordent les vacances dans une période de chaleur et les amenés à adopter les attitudes observées lors de la première vague en 2019.
Qui ne se souvient pas de la position de la chancelière allemande, Angela Merkel, qui avait annulé le reconfinement de Pâque du peuple allemand. «Une erreur doit être reconnue comme telle et surtout, elle doit être corrigée», avait-elle martelé.
Les réactions politiques assassines de l’opposition à son encontre doivent l’amener à se retourner vers le peuple, admettre sa responsabilité et les appeler, dans un nouvel élan, à s’approprier de cette lutte qui est en train d’être perdue par le personnel médical à bout de souffle.
C’est le cas de Mamadou Lamine Diallo de Tekki dans sa question hebdomadaire et Thierno Alassane Sall de la République des valeurs.
Ce dernier dans sa page Facebook de souligner : «Macky Sall, face à cette troisième vague, reste apathique. Il est grand temps pour lui de se ressaisir et d’anticiper l’écroulement de notre système sanitaire et les redoutables autres conséquences observées dans d’autres pays mieux préparés». Et de poursuivre : «Les autorités doivent, toutes affaires cessantes, établir et mettre en œuvre un plan de riposte cohérent et efficace, en veillant à l’adhésion des professionnels concernés et des populations. L’heure n’est plus aux communiqués alibis comminatoires». Thierno Alassane Sall de conclure : «Le moment est grave, et chacun de nous doit, aujourd’hui plus que jamais, prendre soin de lui et de ses proches face à un régime aux abonnés absents».
Les conseillers du Président Macky Sall devraient, à travers cet exercice de haute portée symbolique, lui permettre d’amorcer un virage politique spectaculaire et rompre avec sa ligne de conduite face à la gestion de la pandémie depuis le début. C’est le moment d’esquisser une nouvelle relation avec son peuple qui est rentrée dans une colère née des discours, le plus souvent, en complète déphasage avec les pratiques.
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