La santé publique face à la dépigmentation artificielle ou xessal : Des dermatologues alertent sur une mortalité de l’ordre de 100%, ces 4 derniers mois

Depuis le mois de décembre, tous les patients souffrants de complications découlant d’une dépigmentation artificielle (xessal ou leeral) sont décédés. La mortalité ces 4 derniers mois est de l’ordre de 100%, a alerté le Pr Fatimata Ly, Médecin-chef du service de Dermatologie de l’Institut d’hygiène sociale (IHS) de Dakar.

Selon elle, «la lutte contre la dépigmentation artificielle est un combat que nous devons tous mener. Aujourd’hui, les mélanomes qui constituent des cancers les plus méchants sont détectées chez des sujets malades des suites d’une dépigmentation artificielle».

Auparavant, le Dr Rosalie Sarr, dermatologue, en charge de la communication de l’Association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle (AIIDA), a lié la pratique de la dépigmentation artificielle par un manque d’estime de soi. Un sentiment de complexe qui a conduit beaucoup de femmes, mais également des hommes à utiliser des produits blanchissants.

Au finish, dit-elle, de plus en plus de cancers évitables surviennent. A l’en croire, l’influence négative des filtres dans les réseaux sociaux fait que beaucoup de jeunes s’adonnent au xessal.

 

Pour sa part, le Dr Awa Fall Gueye, a mis le focus sur les complications dermatologiques de la dépigmentation artificielle. Dans son exposé, elle a interpellé nos autorités étatiques sur la kyrielle d’instituts de beauté qui prodiguent illégalement des consultations dermatologiques. Mais, elle a aussi dénoncé la présence de produits qui sont plutôt des médicaments qui n’auraient jamais dû se retrouver sur le marché». C’est à l’image «des corticoïdes et de l’hydroquinone qui ne sont pas des produits cosmétiques». Il en est de même, dit-elle, pour «le glutathion» que certaines personnes utilisent par voix intraveineuses pour se blanchir rapidement la peau. Parlant des séquelles qui peuvent en découler, elle signale qu’il peut affecter l’œil et causer «l’accolement des lèvres, au niveau génital».

Le Dr Awa Fall Gueye, dermatologue de son état, parlant de maladies de la peau, a relevé qu’«il y a énormément de cas de gale au Sénégal. Il y en a beaucoup dans les prisons et les daaras. Il ne se passe pas une seule journée de consultation sans avoir un cas de gale». Une pathologie très contagieuse qui nécessite le traitement de toute la famille quand un de ses membres en est porteur. Mais qui est favorisé, aussi par la dépigmentation artificielle».

Pour venir à bout de cette pratique, elle a plaidé pour une prévention. Cette prévention, dit-elle, doit être l’affaire de tous, même, la Douane, les pharmaciens et les biologistes. A l’en croire, ces dernières entités citées doivent prendre leurs responsabilités afin de rendre très difficile l’accès à des produits comme le glutathion. Ce, d’autant que la prise en charge des complications de la dépigmentation artificielle est un problème de santé publique.

Le Dr Astou Diouf Kébé, la présidente de l’AIIDA, et ses collaborateurs, ont appelé au «retrait des dermocorticoïdes du marché des cosmétiques. Les corticoïdes sont des médications utilisés pour le traitement des maladies de la peau», indique-t-elle, au nom de ses collègues dermatologues.

Source Vox populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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