La Presse en marée basse : « Des journalistes et reporters dans la précarité pendant que leurs patrons se sucrent », Bara Ndiaye dixit

Communiqué : Dans une conférence de presse tenue ce 30 mars 2017, la Coalition des Associations de Presse (CAP) dénonce une menace de la liberté de presse au Sénégal, une gestion nébuleuse de l’aide à la presse, des critères d’attributions des fréquences opaques mais aussi la gestion politique de la maison de la presse.

Sur toutes ces questions, j’avoue être profondément déçu par un activisme  fondé sur une tendancieuse subjectivité. Il faut le dire, la presse sous l’ère du Président Macky SALL a connu un bon en avant sans commune mesure.

sur la liberté de la presse, depuis 2012, il n’y a aucun acte ou fait venant du pouvoir et qui dénote d’une menace sur celle-ci. Mieux, aucun journaliste n’est en détention au Sénégal pour un délit de presse. De même,  aucune forme de persécution n’est exercée sur un journaliste, organe ou groupe de presse  dans l’exercice de ses fonctions en dépit des dérives qui sont à déplorer. Il faut saluer le courage et la détermination du Président de la République à maintenir la presse comme un levier fondamental de notre démocratie.

Sur l’aide à la presse, est-il besoin de rappeler qu’aucun organe de la presse privée n’est en conformité avec les obligations requises pour en bénéficier. Le véritable problème n’est pas posé. Destinée comme l’indique son nom à alléger les charges des entreprises de presse, l’aide  est attribuée sur la base de critères fixés et connus de tous les acteurs. Pour l’essentiel, les patrons de presse qui parlent, ratent toujours l’occasion de se conformer aux textes avant toute récrimination. Des charges sociales à celles fiscales, rares sont les entreprises qui sont en règle au grand dam des employés qui du reste sont royalement oubliés. Un simple coup d’œil sur le passif social permet de se faire une religion :

14 415 477 539 FCFA de dette de redevance à l’ARTP

1 823 722 328 FCFA d’arriérés de cotisations à l’IPRES

952 192 976 FCFA d’arriérés de cotisations à la Caisse de Sécurité Sociale

36 941 700 à la SODAV

Je ne parle pas de l’impôt sur le revenu des travailleurs et des autres types d’impôts retenus à la source et jamais reversés. L’amnistie fiscale est souvent le recours pour échapper à la rigueur de la loi.

Sur la Maison de la Presse, il faut d’abord relever qu’elle est intégralement construite sur fonds publics et fonctionne grâce aux dotations de l’Etat. A ma nomination, la levée de bouclier s’était opérée autour de mon inexpérience. Près de trois ans après, cette critique semble avoir cédé la place à la politisation de l’institution. Le commentaire à beau être libre, mais les faits sont têtus. Aujourd’hui, la Maison de la Presse a mis à la disposition de tous les acteurs des sièges fonctionnels, une médiathèque, un cyber presse et autant de salles de réunion et de séminaire, en plus d’avoir entièrement équipé le complexe hôtelier. Ceux-là qui nous critiquent, même s’ils ont mis de l’eau dans leur « bissap » en ayant constaté la situation actuelle de l’institution, sont les mêmes que ceux qui ont toujours tenu chez nous leurs « cas d’écoles » et leurs réunions du « Tribunal des pairs » etc.

En lieu et place des calomnies et autres manœuvres, le véritable débat se trouve dans la précarité des journalistes et reporters pendant que leurs patrons se sucrent.

Le vrai débat, c’est sur les détournements de deniers publics (l’aide à la presse transite dans des comptes privés).

Bara Ndiaye

Administrateur de la Maison de la Presse

Momar Diack SECK
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