C’est à trop voir les êtres sous leur vraie lumière qu’un jour ou l’autre nous prend l’envie de les larguer.
Ce n’est pas pour se faire du mal qu’on se heurte aux mêmes murs plusieurs fois dans sa vie. Pas de masochisme secret dans l’inconscient. Mais un désir de réparation qui nous fait revenir là où ça s’est brisé, pour comprendre. Et tenter de rejouer à nouveau la partie.
Seulement, à ce jeu, on risque beaucoup.
Le risque est d’ignorer les chaînes. Or c’est au lieu même de la fatalité, comprise comme telle, que les chaînes peuvent se défaire et là, s’ouvrir des paysages. Alors que nous reste t-il?
Recouvrer la lucidité pour lutter contre la désillusion qui permet d’arracher l’envie de vivre malgré le murmure des fantômes au fond de sa mémoire.
La lucidité devient ainsi un exil construit, une porte de secours, le vestiaire de l’intelligence. C’en est aussi une maladie qui nous mène à la solitude.
K.G – 28 septembre 2024