La langue de Molière massacrée au tribunal, de quoi troubler le repos de Senghor

Dans quelle langue nos enseignants dispensent-ils les cours dans les écoles et universités ? La question mérite d’être posée avec la comparution hier de l’étudiant M. Dia accusé d’avoir empoché la bourse d’un de ses camarades de classe, avant d’être finalement relaxé. L’étudiant n’a cependant pas été  capable de s’exprimer en français. Lorsque le substitut du procureur a tenté de le ‘’forcer’’ en lui disant que la langue officielle à la barre était le français, l’étudiant en BTS au lycée Limamoulaye s’est limité à bégayer : ‘’Après avoir, après avoir …’’.

Il n’a pu prononcer aucun autre mot en français et a continué son récit en wolof. Certainement il a choisi la langue de Kocc pour ne pas faire remuer Molière et Senghor dans leur tombe comme l’a fait l’intendante de son établissement.

La dame a massacré la langue de Molière en servant au tribunal des expressions du genre ‘’étudiants du 2ème année’’, ‘’étudiant du 3ème année’’, ‘’Ils vont me porter plainte’’.

C’est pourquoi, à la fin de sa plaidoirie, Me Ibrahima Mbengue n’a pas manqué de lancer : ‘’Les enseignants, s’ils sont dans la salle, doivent se demander si ce n’est pas là la conséquence de leurs grèves.’’

Source ‘’Enquête’’

Momar Diack SECK
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