Le mandat de dépôt décerné hier contre Aliou Sané par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar n’emporte pas l’adhésion du mouvement dirigé par l’activiste. Le mouvement Y’en a marre a, en effet, réagi à cette décision judiciaire par un communiqué. Les camarades de Aliou Sané informé que leur avocat, Me Moussa Sarr, a enclenché une procédure de pourvoi en Cassation au niveau de la Cour suprême.
Y’en a marre estime, par ailleurs, que cette décision d’annuler la liberté provisoire accordée à son coordonnateur Aliou Sané «ressemble à une procédure-bâillon, qui ne vise qu’à museler, traquer, réprimer et faire taire par l’emprisonnement toutes les voix et personnalités qui se sont farouchement opposées à la troisième candidature de Macky Sall, comme celle de Aliou Sané».
«Nous rappelons à Macky Sall que Aliou Sané est l’un des symboles d’une jeunesse que ni la prison ni l’intimidation ne peuvent détourner de son idéal : un Sénégal où l’Etat de Droit règne toujours», tient à faire savoir le mouvement Y’en a marre dans son document.
Amnesty International/Sénégal, à travers son Directeur exécutif, Seydi Gassama, exprime son inquiétude par rapport au mandat de dépôt décerné contre Aliou Sané. «Amnesty est extrêmement préoccupée par la décision de la Chambre d’accusation, qui a décerné un mandat de dépôt contre Aliou Sané, coordonnateur de Yem (Y’en a marre). Le rôle premier du juge est de protéger les citoyens contre les dérives. C’est un impératif pour les libertés», s’indigne l’organisation de défense des droits humains.
Pour rappel, Aliou Sané a été interpellé au début du mois de juin alors qu’il était allé apporter son soutien à Ousmane Sonko. C’est ainsi que le coordonnateur de Y’en a marre s’était retrouvé inculpé et placé sous contrôle judiciaire. Ce qui n’a pas plu au procureur de la République, qui avait demandé son placement sous mandat de dépôt. Aliou Sané était «poursuivi pour participation à une manifestation non déclarée et trouble à l’ordre public».
LeQuotidien