Justice : « Kathior-espiègle » ou mal compris, Victor Benjamin accusé d’attentat à la pudeur avec violence

Mariée, la dame Aïssatou Guèye. la plaignante soutient que son bourreau a déchiré ses habits pour presser ses seins. Victor Benjamin a été attrait hier à la barre du Tribunal de Grande Instance de Dakar pour attentat à la pudeur avec violence sur Aïssatou Guèye. Selon la victime âgée de 18 ans, le prévenu habitait chez son employeur.

Emmitouflée dans un boubou bleu assorti d’un foulard, elle déclare que le jour des faits, elle repassait les habits de sa patronne à Keur Massar. Mais comme elle était seule dans la maison, Victor Benjamin est venu la rejoindre dans la chambre et l’a poussée sur le lit.

« Il a essayé de me bâillonner pour m’empêcher de crier, il a pincé mes seins et déchiré mon body. Quand j’ai crié, il a fui mais il a été rattrapé. Je ne le connais ni d’Adam ni d’Eve. D’ailleurs, c’était la première fois qu’on se voyait. C’est à cause lui que je me suis brûlée avec le fer à repasser. Je ne peux pas converser avec lui car je ne comprends pas sa langue. Lorsqu’il a apporté les habits, j’étais sur le perron. Lorsqu’il est revenu, il m’a trouvé dans la chambre. Je suis une femme mariée», a-t-elle narré.

Le prévenu quant à lui nie les accusations qui pèsent sur lui. Selon lui, la dame a menti sur toute la ligne.

« C’était la première fois qu’on se voyait. Je l’ai vue au moment où elle est tombée et je suis venue à son secours. C’est la femme du chef de la maison qui m’avait envoyé.J’avais touché ses mains et non ses seins. Je voulais tout simplement l’aider. Deux enfants du propriétaire de la maison sont témoins des faits. Elle m’a repoussé quand je voulais lui apporter mon aide. Ce qui a provoqué sa brûlure»,  a-t-il dit.

Selon le ministère public, les photos attestent que les habits de la victime ont été déchirés.

«Il y a un contact physique du fait qu’il a tripoté les seins de la plaignante. Ça renvoie à l’intimité de la femme. Mais il ne suffit pas de toucher aux seins seulement pour arriver à l’attentat à la pudeur avec violence. Et de ce fait, il faut qu’il y ait des violences. Et la dame s’est brûlée avec le fer à repasser parce qu’il est invraisemblable qu’une personne ayant toutes ses facultés mentales puisse se brûler comme ça ou déchirer ses habits. Il y a un élément extérieur ».

« Cette violence prouve aussi qu’il n’y avait pas de consentement de la part de la victime. Nous estimons que tous les éléments caractérisant cette infraction sont réunis », estime le maître des poursuites qui a requis 2 ans ferme.

Pour l’avocat de la défense, la partie civile s’est désistée parce qu’elle a été désintéressée.

Selon la robe noire, il y a beaucoup de zones d’ombre dans cette affaire. «Les éléments qui prouvent le délit d’attentat à la pudeur ne sont pas réunis. Le prévenu a été envoyé afin qu’il remette des habits à la victime qui faisait le linge avec une autre. Mais il révèle lui avoir touché une main en la taquinant.

Elle l’a mal pris en sursautant et c’est à cause de ça qu’elle s’est brûlée. Mieux, rien de grave ne s’est passé en haut. Mon client a été constant depuis la procédure », dit l’avocat qui plaide la relaxe au bénéfice du doute à titre principal et à titre subsidiaire la disqualification des faits en violence et voies de fait.

Au finish, le juge a suivi les conseils de l’avocat en disqualifiant les faits avant de condamner Victor Benjamin à un mois ferme et donner acte à la partie civile de son désistement.

Avec « L’As »

Saphiétou Mbengue
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