Issa Baboucar Diédhiou, président de L’AEEMS sur la réouverture des universités: «Ce retard dans le démarrage des cours traduit une léthargie manifeste de l’administration»

Le retard constaté dans la réouverture des campus pédagogiques et sociaux du pays inquiète l’Association des Étudiants et élèves musulmans du Sénégal (AEEMS). Dans un communiqué parvenu à la rédaction, le président de ladite association, Issa Baboucar Diédhiou a rappelé qu’«au mois de juin 2023, la situation sociopolitique du pays a occasionné la fermeture des universités publiques sénégalaises. Les autorités universitaires avaient avancé des raisons d’ordre sécuritaire, en plus des nombreux dégâts matériels constatés dans les campus social et pédagogique, qui empêchaient, de facto, la continuité des enseignements en présentiel»

Toutefois, poursuit-il, la décision de fermeture des universités a été accompagnée d’un planning d’ouverture des différents campus à partir du mois d’octobre 2023». De ce fait, indique-til, «ce retard, noté dans le démarrage des cours, traduit, sans doute, un manque de pragmatisme et une léthargie manifeste de l’administration dans l’adoption des mesures pratiques pour faciliter le redémarrage des enseignements dans les universités»

A ce propos, l’AEEMS en tant qu’une structure «représentative» dans toutes les universités sénégalaises, a déploré le manque de volonté des autorités tout en dénonçant cette situation alarmante. Car selon elle, «en procédant à un état des lieux, l’AEEMS attire l’attention sur les faits suivants, concernant les 06 universités publiques : L’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, accueillant plus de 15 000 étudiants, est la seule à avoir démarré ses enseignements. Les autres universités telles que l’Université Alioune DIOP de Bambey (UADB), l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD), l’Université Sine Saloum El Hadji Ibrahima NIASS (USSEIN), l’Université Iba Der THIAM de Thiès, ne sont pas dans les dispositions formelles pour accueillir les étudiants. Il a été noté que les travaux de désherbage, de nettoiement des lieux, de désinfection, de réparation des infrastructures, entre autres, ne sont pas jusqu’à ce jour effectifs», a déploré M. Diédhiou

L’Université Assane Seck de Ziguinchor, ayant observé le régime de la session unique en 2021- 2022 des suites de la grève des étudiants pour demander la construction d’infrastructures pédagogiques nécessaires à l’amélioration de leurs conditions d’études, «risque de connaître le même scénario selon la décision de certains responsables d’Unités de Formation et de Recherche (UFR). Une décision qui se heurte au désaccord du Collectif des Amicales d’étudiants», a-t-il ajouté.

Au vu de ces situations déplorables, ladite organisation a lancé un appel à l’État et les autorités universitaires en l’invitant à accélérer le processus de réouverture effectif des universités, particulièrement à l’UCAD et de prendre des mesures fortes pour la reprise des enseignements dans les plus brefs délais

Dans cette même optique, elle a invité les centres des œuvres universitaires ( Coud et Crous ) à mieux prendre en charge les préoccupations des étudiants afin de les mettre dans des conditions sociales optimales. Et ce, en préconisant l’ouverture des campus sociaux au courant du mois de novembre pour permettre aux étudiants de terminer le semestre entamé et de sauver l’année universitaire

«Nous interpellons les responsables d’UFR de l’Université Assane Seck de Ziguinchor afin qu’ils reconsidèrent leur décision d’appliquer une session unique pour la deuxième fois consécutive au risque de porter préjudice à leurs étudiants. Nous lançons un appel à tous les acteurs de l’Enseignement supérieur au dialogue pour des actions concertées afin de terminer l’année universitaire dans un climat social apaisé», a déclaré Issa Baboucar Diédhiou.

Vox pop

Oumou Khaïry NDIAYE
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