En ce jour de Grand Magal de Touba célébrant le départ forcé de Cheikh Ahmadou Bamba à l’exil au Gabon (1895-1902), je tiens à rendre un hommage empreint de beaucoup d’émotions et d’humilité à cette figure historique de premier plan de l’Islam, symbole de résistance et de résilience sous la colonisation française.
C’est au fondateur du mouridisme qu’est Cheikh Ahmadou Bamba, en effet, que nous devons ce jour de prières et de recueillement. C’est à lui que nous devons cet événement très important dans l’agenda religieux musulman mondial.
C’est en 1921, pendant qu’il était en résidence surveillée à Diourbel (1912-1927), après sa déportation en Mauritanie (1903-1907) dès son retour du Gabon et un premier confinement forcé au Sénégal à Thiéyène Djolof (1907-1912), qu’il invita ses disciples, où qu’ils se trouvent et quelles que soient les circonstances, à se joindre à lui et à faire du 18 Safar de chaque année du calendrier musulman, date de sa déportation au Gabon, un jour de prières et de remerciements à DIEU, pour toutes les grâces que ce dernier lui a accordées dans sa Miséricorde.
A partir de 1947, vingt ans après le rappel à DIEU du Cheikh, cet événement a commencé à revêtir un cachet particulier sous le khalifat de Serigne Fallou Mbacké, avec la polarisation de toutes les activités spirituelles à Touba où, à chaque Magal, se réunissent des milliers puis, avec le temps, des millions de personnes venant du monde entier.
En ce jour solennel, je formule, du fond du cœur, des prières de Paix sur le Sénégal, sur l’Afrique et le reste du monde, pour coller à l’esprit de Cheikh Ahmadou Bamba, une personnalité religieuse de dimension universelle, un exemple de dévouement indéfectible à DIEU, d’adhésion inaltérable à l’Islam et de loyauté sans faille au Prophète Mohamed (PSL).
Cheikh Ahmadou Bamba est également l’incarnation de la tolérance, de la générosité et du pardon, malgré les épreuves endurées et les injustices vécues de 1895 à 1927, année de sa disparition. Durant toute cette période, du fait de son influence grandissante sur les masses, Cheikh Ahmadou Bamba fut accusé de velléité de guerre sainte contre l’Administration coloniale, sur la base d’allégations sans preuves fournies par des comploteurs jaloux de son rayonnement.
En réalité, après la défaite militaire de l’aristocratie locale trouvée sur place, l’Administration coloniale n’avait plus en face que les religieux qu’il fallait écarter, voire éliminer physiquement à tout prix, selon elle, pour asseoir définitivement son autorité sur les territoires conquis.
C’est cette volonté de domination totale qui valut à Cheikh Ahmadou Bamba toutes les épreuves évoquées ci-dessus. Cependant, plus on cherchait à l’affaiblir, plus son aura ne cessait de grandir.
La force spirituelle et matérielle actuelle du mouridisme qu’il a fondé à Mbacké Cadior en 1883 après la disparition de son illustre père Mame Mor Anta Saly en est une parfaite illustration.
Enfin, il est à souligner que le Grand Magal de Touba, en raison des nobles valeurs humanistes que Cheikh Ahmadou Bamba incarne, est d’ailleurs célébré à la fois par les musulmans et des non musulmans sur presque tous les continents.
Tout un symbole dans le dialogue interreligieux et le rapprochement des peuples dans la paix et la fraternité!
Bon Magal à toutes et à tous.
Restez prudents sur les routes.
Al hamdoulilahi.
Jërejëf Sërin Tuubaa Xaadimu Rassul.
Serigne Mountakha Yalnafi yag te wër.
Wassalam.
Pr Mor Faye.
Vice-Recteur Chargé des Etudes
Université cheikh Ahmadoul Khadim de Touba.
Neutraliser Les Ennemis Du Peuple ! Par Nioxor Tiine