Guerre Israël-Iran : l’ONU réclame un retour à la table des négociations

Au septième jour de la guerre entre Israël et l’Iran, le chef des droits de l’homme de l’ONU a appelé une nouvelle fois jeudi à la désescalade et à « un retour de bonne foi à la table des négociations ».

« La seule issue à cette escalade illogique et insensée est la plus grande retenue, le plein respect du droit international et un retour de bonne foi à la table des négociations », a dit Volker Türk dans un commentaire adressé à la presse.

Selon la presse, le président américain Donald Trump a déclaré jeudi qu’il déciderait si les États-Unis attaqueraient l’Iran, aux côtés d’Israël, « dans les deux prochaines semaines », ajoutant dans un communiqué publié par la Maison Blanche qu’« il existe une forte probabilité que des négociations aient lieu ou non avec l’Iran dans un avenir proche ».

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a de son côté confirmé une frappe sur le site nucléaire iranien de Khondab (anciennement Arak), mais n’a signalé aucun impact radiologique.

Selon le chef des droits de l’homme de l’ONU, les attaques israéliennes à grande échelle et continues en Iran, ainsi que les frappes de missiles et de drones lancées en réponse par l’Iran, « ont de graves répercussions sur les droits humains et la situation humanitaire des civils et risquent d’embraser toute la région ».

Il a noté que ces frappes aériennes et ces attaques de missiles et de drones de grande ampleur ont déjà causé des dommages considérables, « au-delà des objectifs militaires ». Elles ont tué et blessé des civils et endommagé de nombreux biens civils, tels que des infrastructures médicales, des immeubles résidentiels, des canalisations d’eau et des installations pétrolières et gazières

 

Les derniers chiffres officiels iraniens font état de 224 morts, tandis que les groupes de défense des droits humains font état d’un nombre plus du double et de bien plus de blessés. Les chiffres officiels en Israël font état d’au moins 24 morts et de plus de 840 blessés.

Un nombre important et croissant de civils sont déplacés, notamment de Téhéran, suite aux alertes d’évacuation qui ont touché de vastes zones de la capitale.

« Je rappelle les principes fondamentaux du droit international humanitaire – contraignants pour les deux parties – qui exigent le plein respect des principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans la conduite des hostilités, et qui interdisent les attaques indiscriminées ainsi que les attaques délibérées contre des civils ou des biens civils », a déclaré M. Türk.

Selon lui, « il est consternant de constater à quel point les civils sont traités comme des victimes collatérales dans la conduite des hostilités ». « Les menaces et les propos incendiaires tenus par de hauts responsables des deux camps suggèrent une intention inquiétante de nuire aux civils », a-t-il affirmé.

De son côté, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé sa vive inquiétude face à la détérioration de la situation humanitaire, ajoutant qu’elle suivait de près les informations faisant état de déplacements de population en Iran et de départs vers les pays voisins.

Un porte-parole du HCR, Babar Baloch, a averti que la situation restait instable et difficile à vérifier.

« L’Iran accueille depuis longtemps la plus grande population de réfugiés afghans au monde. Aujourd’hui, sa propre population vit dans la dévastation et la peur », a ajouté M. Baloch.

Il a également insisté sur le principe de non-refoulement, appelant les pays voisins à accorder une protection à toute personne fuyant la violence et à ne pas la refouler.

L’Iran accueille environ 3,5 millions de réfugiés et de personnes en situation assimilable à des réfugiés, dont quelque 750.000 Afghans enregistrés et plus de 2,6 millions de sans-papiers.

Selon le Bureau des Nations Unies chargé de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les répercussions régionales sont déjà palpables, avec des tirs de missiles depuis le Yémen vers Israël et le Territoire palestinien occupé, et une exacerbation des tensions impliquant des groupes armés en Iraq.

« Cette escalade intervient alors que la région est déjà confrontée à des besoins humanitaires croissants, à une forte réduction des financements et à un espace opérationnel restreint pour l’action humanitaire », a déclaré le Bureau.

news.un.org

 

Momar Diack SECK
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