Grève du secteur annoncée du pain : Le Collectif National des Boulangers du Sénégal se démarque

Réagissant à cette information relayée par certains médias au sujet d’une supposée grève prévue les 18 et 19 mars 2025, le Collectif National des Boulangers du Sénégal (CNBS) en réunion d’urgence a clairement affiché sa position : .

Communiqué : Information relayée par certains médias au sujet d’une supposée grève prévue les 18 et 19 mars 2025, ce samedi 8 mars 2025, j’ai reçu un appel d’un journaliste me demandant si le CNBS participait à cette grève. À ma grande surprise, c’est à travers cet appel que j’ai appris l’existence de cette initiative. En ma qualité de Président du CNBS, je tiens à préciser que je n’ai été informé d’aucune réunion où cette grève aurait été discutée et décidée.

Suite à cet entretien, j’ai immédiatement relayé l’information dans notre groupe de discussion interne afin d’assurer une communication transparente et une cohérence au sein de notre collectif. Après concertation, il est apparu que la majorité des membres du CNBS s’oppose à toute idée de grève à cette période.

En effet, nous sommes actuellement en plein mois de Ramadan, période de solidarité et de partage, durant laquelle le pain constitue un aliment essentiel pour la population. De plus, la situation économique du pays ne se prête pas à une telle mobilisation qui risquerait d’impacter négativement tant les consommateurs que les boulangers eux-mêmes. Ce qui est primordial aujourd’hui, c’est de trouver des solutions durables aux problèmes persistants du secteur de la boulangerie. A cet effet, nous constatons que ces problèmes se situent à deux niveaux:

Au niveau des acteurs: Nous fabriquons du pain qui devrait coûter 150 FCFA, mais nous le vendons à un prix inférieur, ce qui engendre des pertes. De plus, le taux de pain non consommé (retours) est estimé entre 16 et 20%, ce qui entraîne une perte de 4 000 à 6 000 FCFA par sac de farine. Par ailleurs, la présence d’intermédiaires et le manque de maîtrise de ce facteur nous causent d’importantes pertes financières.

Au niveau de la réglementation: L’État du Sénégal a mis en place des mesures pour lutter contre la concurrence déloyale et assurer le respect des droits et devoirs des acteurs du secteur. Nous demandons à l’État un accompagnement et des financements afin de nous permettre de continuer à approvisionner correctement les populations.

En tant qu’organisation structurée et représentative des professionnels, toutes nos décisions sont prises après concertation interne ou réunions officielles. Nous ne pouvons donc pas adhérer à une grève dont nous ne connaissons ni les motivations ni les objectifs.

Enfin, nous constatons que la région de Thiès est aujourd’hui une grande région économique. Aligner ses prix sur ceux de Dakar ne serait pas bénéfique pour les boulangers locaux. C’est pourquoi nous demandons à l’État du Sénégal de fixer le prix du pain à 160 FCFA, comme cela a été fait pour Kaolack et Fatick.

Le CNBS réaffirme son engagement à travailler avec ceux qui proposent des solutions durables aux problèmes des acteurs de la boulangerie.

Fait à Dakar, le 8 mars 2025

Le Président du CNBS

Mamadou Nancy Fall
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