Grave crise au Mali : Sur le volet sécuritaire aussi, Dakar suit de très près ce qui se passe

Les présidents du Nigeria, du Niger, du Ghana, de Côte d’Ivoire, et du Sénégal sont attendus à Bamako ce jeudi . Au Sénégal, les autorités n’ont pas fait de déclarations publiques sur la crise malienne. Mais Dakar suit de près l’évolution de la situation politique chez son voisin, en raison de ses possibles conséquences sécuritaires, nous apprend la  correspondante de RFI à Dakar, Charlotte Idrac.

Le camp militaire de Goudiry n’est pas encore opérationnel, mais la première pierre a été posée la semaine dernière dans cette localité de l’Est du Sénégal, proche de la frontière malienne.

Signe d’une volonté, pour Dakar, de renforcer le dispositif face aux menaces transfrontalières, notamment dans le département de Tambacounda et la zone minière de Kedougou. « Les autorités sénégalaises sont très conscientes du risque d’infiltration terroriste en provenance du Mali », assure un observateur, mais « restent dans une posture de discrétion ».

« Intérêts vitaux et colossaux »

Pourtant, l’éditorialiste sénégalais Babacar Justin Ndiaye parle d’un « regrettable retard à l’allumage ». Pour le chroniqueur, le président Macky Sall aurait dû être « en première ligne » et jouer « un rôle moteur » dans le dossier malien, étant donné les « intérêts vitaux et colossaux » entre les deux pays.

Le chercheur Bakary Sambe, lui, souligne que le Sénégal était resté en retrait lors du déclenchement de la crise malienne en 2012, mais que ses militaires participent aujourd’hui très activement à la Minusma, la force de l’ONU au Mali.

Finalement, Macky Sall est « dans ses classiques », avec une diplomatie de « bon voisinage » et de « règlement pacifique des conflits », poursuit le directeur du Timbuktu Institute, qui cite le proverbe: « si la barbe de ton voisin prend feu, mouille la tienne ».

RFI

Pape Ismaïla CAMARA
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