FRAPP : Non aux Assises de la Démocratie de Macron à l’UCAD !

Communiqué- Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) exprime son opposition totale à la tenue des Assises Africaines de la Démocratie du 19 au 22 Juin à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Cet événement, financé et inspiré par le président français Emmanuel Macron, s’inscrit dans une offensive néocoloniale maquillée en dialogue démocratique. Il ne peut, en aucun cas, trouver sa légitimité dans un haut lieu de savoir africain.

 

Les Assises Africaines de la Démocratie sont la continuité directe du Forum de Montpellier de 2021, une mise en scène de rupture entre la France et la Françafrique qui n’a débouché que sur une nouvelle stratégie d’influence impérialiste. De ce forum a émergé la Fondation de l’Innovation pour la Démocratie (FID), financée par l’AFD, conçue par le Quai d’Orsay, et portée par des intellectuels africains choisis pour servir d’interface douce à la politique étrangère française en Afrique.

 

Nous assistons à une manœuvre de soft power : face à la montée des souverainetés africaines, la France ne peut plus imposer militairement, alors elle infiltre culturellement. Ce forum veut donner l’illusion de la liberté tout en consolidant les chaînes invisibles du néocolonialisme. Et c’est précisément ce piège idéologique que l’on veut installer à l’UCAD, avec la complicité d’institutions et d’universitaires prêts à transformer l’université en laboratoire de la domination.

 

L’Université Cheikh Anta Diop ne peut devenir la vitrine de cette entreprise d’enfumage. Elle est historiquement un espace de contestation, un foyer de pensée souveraine, un bastion de luttes étudiantes et populaires. L’accueillir reviendrait à trahir l’héritage de Cheikh Anta Diop lui-même, qui toute sa vie s’est battu pour la réappropriation des savoirs, la dignité africaine, et l’indépendance intellectuelle. Le nom de cette université oblige.

 

Le FRAPP appelle les étudiants, enseignants, syndicats, organisations de jeunesse, et toutes les forces vives à refuser la tenue de ce forum à l’UCAD. Nous devons nous opposer à toute tentative d’occupation intellectuelle et symbolique de nos espaces académiques. Nous devons alerter sur le danger de la recolonisation des idées, des discours, des concepts, qui se produit aujourd’hui sans fusils, mais avec des financements, des partenariats, des fondations et des “colloques”.

Il est temps de reprendre le contrôle de nos universités. Il est temps de construire des espaces d’émancipation et de savoir radicalement africains, affranchis des agendas impérialistes.

L’UCAD doit rester un lieu de savoir au service de la révolution, pas une scène pour les jeux d’ombres de la Françafrique culturelle.

 

Le Secrétariat Exécutif National (SEN) du FRAPP

Mamadou Nancy Fall
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