France-Question écrite à l’assemblée nationale : Le député Arnaud Le Gall demande la «position de la France face aux dérives autoritaires au Sénégal»

Arnaud Le Gall, député, membre de La France Insoumise – Nouvelle Union Populaire écologique et sociale (LFI-NUPES) veut connaitre la position de son pays face aux agissements des autorités sénégalaises qui ont engendré des dégâts matériels et fait des morts. Homme politique français, actuellement député, il a profité d’une ‘’Question écrite’’ pour, entre autres, pour interpeller «Mme la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères sur les évènements récents au Sénégal et sur les élections présidentielles à venir dans le pays».

Mieux, indique la note d’information parcourue hier, son souhait de «savoir comment la diplomatie française entend aider, sans ingérence, mais sans indifférence. À ce que la situation s’apaise au Sénégal, dans la préservation du cadre démocratique».

A ses yeux, il est clair que Macky Sall veut candidater à sa propre succession. «Il n’est de secret pour personne que le Président entend, à ce stade, aller au bout de sa volonté d’exercer un troisième mandat, en dépit de l’interdiction qui lui en est faite par la Constitution. Pour ce faire, il s’assure de ne pas avoir face à lui d’opposant ou d’opposante susceptible de le battre».

Or, précise Arnaud Le Gall, «cette dérive autoritaire d’un président abimant un pays qui fut la démocratie la plus stable de la région ne concerne pas que le Sénégal. Elle serait un signal grave pour toute une région déjà en crise. La position du pays reste observée dans cette région du monde. Tout signal laissant penser que la France cautionnerait les agissements du pouvoir nuira gravement à l’amitié entre le peuple français et le peuple sénégalais».

«Tout indique que les institutions judiciaire et policière sénégalaises agissent en fonction d’un agenda politique fixé par la présidence»

Dans la formation de sa Question écrite, il a souligné que «la grande majorité des observateurs et acteurs de l’espace politique sénégalais s’accordent sur le constat que la condamnation, le 8 juin 2023, à deux ans de prison d’Ousmane Sonko, principal opposant au Président en exercice, Macky Sall, est d’ordre politique». Cela il a tenté de l’étayer par la «multiplication opportune des chefs d’accusation, la condamnation à deux ans de prison ferme pour l’étrange délit de ‘’corruption de la jeunesse’’ – après une mise en cause initiale pour ‘’viol’’, répression extrajudiciaire de nombreux soutiens d’Ousmane Sonko, mais aussi de journalistes, empêchement du Parlement : Tout indique que les institutions judiciaire et policière sénégalaises agissent en fonction d’un agenda politique fixé par la présidence. La situation s’est encore aggravée depuis la condamnation d’Ousmane Sonko».

«La tenue de la présidentielle sénégalaise de 2024, dans des conditions pacifiques et équitables, est d’ores et déjà compromise par les agissements du pouvoir»

Le député français en veut pour preuve que «la répression des manifestations ayant suivies cette condamnation a été d’une grande violence. Un cran a été franchi dans l’usage de la violence d’État».

En parlant de violence, le parlementaire français a indiqué que «depuis 2021, la répression avait fait 20 morts et des dizaines d’opposants avaient été emprisonnés. Depuis le 8 juin 2023, elle aurait déjà fait près de trente morts. Ces agissements ne sont pas cautionnables. Ils n’ont pourtant pas suscité de déclaration officielle de la France, hormis une timide expression semblant renvoyer dos-à-dos les acteurs de cette crise. Cette réaction n’apparaît pas à la hauteur de la gravité de la situation. La tenue de l’élection présidentielle sénégalaise de 2024, dans des conditions pacifiques et équitables, est d’ores et déjà compromise par les agissements du pouvoir».

Vox populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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