Faim et pauvreté en Afrique : pour relever les défis, le rôle du Fonds fiduciaire africain de solidarité passé à la loupe

Le Fonds fiduciaire africain de solidarité (ASTF), qui se veut être une puissante démonstration de solidarité entre les pays africains dans le but d’améliorer l’agriculture et la sécurité alimentaire, a besoin d’établir des partenariats plus vastes et de mieux tirer profit des dispositifs de financement afin de relever les défis auxquels est confronté le continent.

Tel était le message qui ressort du communiqué de la FAO reçu hier, à l’occasion de l’ouverture de la table-ronde des contributeurs de l’ASTF qui se tenait à Malabo. L’événement réunissait plusieurs Chefs d’Etat et de gouvernement, des ministres et d’autres représentants de la communauté de développement en vue de recapitaliser le Fonds et de se lancer vers une seconde phase, plus ambitieuse.

La FAO a établi le Fonds fiduciaire africain  de solidarité (ASTF), un modèle de financement souple et commun, initié et mené par l’Afrique, pour l’Afrique afin de soutenir les initiatives et programmes de développement africains. Depuis son lancement en 2013, des centaines de milliers d’agriculteurs familiaux, ainsi que des femmes et des jeunes à travers 41 pays ont pu bénéficier de l’ASTF, qui a notamment permis de mener à bien plusieurs projets visant à stimuler les opportunités d’emploi en milieu rural, à augmenter la production agricole, à créer de nouvelles sources de revenus et à renforcer la résilience.

«Aujourd’hui, nous devons nous appuyer sur la dynamique et les leçons apprises ces dernières années. La faim et la malnutrition constituent toujours des défis importants en Afrique et doivent faire impérativement l’objet du plus vaste engagement possible», a déclaré Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO, alors qu’elle s’adressait aux participants de la table ronde. «Pour cette raison, l’ASTF établit de nouveaux partenariats, en particulier avec les partenaires en développement, les banques et le secteur privé. Pour atteindre l’objectif de l’ASTF, nous avons besoin d’un grand nombre de contributeurs», a-t-elle ajouté.

S’orienter vers une seconde phase plus ambitieuse 

La table-ronde des contributeurs de l’ASTF a pour mission d’intensifier les actions visant à accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable, à partager les connaissances intra-africaines et à mettre en place des modalités de financement innovantes. De plus, la seconde phase devrait permettre de développer des partenariats et de renforcer la propriété continentale grâce à la contribution des gouvernements nationaux et du secteur privé africain, tout en offrant la possibilité aux pays non-africains de soutenir l’Afrique et les initiatives africaines.

Vision et engagement

Reconnaissant le rôle primordial de la Guinée équatoriale, qui a fourni à l’ASTF sa dotation initiale de 30 millions de dollars, Mme Semedo a offert au Président du pays Teodoro Obiang Nguema Mbasago une plaque commémorative: «Au nom des centaines de milliers de bénéficiaires, la FAO salue votre rôle pionnier, ainsi que vos efforts soutenus afin de financer l’ASTF. Vous avez démontré une certaine vision, un engagement et un fort esprit de solidarité pour l’Afrique», a-t-elle souligné.

Transformer l’Afrique grâce à la solidarité africaine

Ces cinq dernières années, les projets financés par l’ASTF, qui ont également bénéficié d’une subvention de 10 millions de dollars de l’Angola, ont démontré le rôle crucial des interventions africaines destinées à répondre aux situations urgentes et à renforcer la capacité des personnes les plus vulnérables à travers le continent. De telles initiatives ont également permis de renforcer les capacités et ont facilité la collaboration interafricaine dans le secteur de l’alimentation et de l’agriculture.

Grâce aux projets financés par l’ASTF, les pisciculteurs de Guinée Bissau ont été initiés aux cages flottantes pour leur élevage de poisson et à la culture du manioc en vue de stimuler l’emploi chez les jeunes et d’augmenter la productivité.

Au Gabon, un agriculteur du district de Mingara a appris de nouvelles techniques telles que la rotation des cultures, l’alignement et l’espacement des plantes, la lutte contre les maladies et les ravageurs et a reçu un nouvel équipement qui lui a permis de tripler son chiffre d’affaires.

Dans la campagne rwandaise, des jeunes ont été formés à devenir des entrepreneurs ruraux et ont depuis lancé des entreprises avicoles florissantes. L’Ethiopie et le Ghana ont mis en place un système d’échange d’expériences de pair à pair, par le biais de visites d’études.

Des Ethiopiens se sont rendus au Ghana pour en apprendre plus sur la mécanisation agricole, y compris la traction animale, la mécanisation basée sur la puissance du tracteur, la mécanisation intermédiaire et l’équipement mécanisé post-récolte. En échange, plusieurs agents techniques ghanéens issus des ministères et de la société civile ont pris part à une visite d’étude en Ethiopie afin d’en savoir plus sur le système de rapport, d’évaluation et de surveillance en ligne.

 

Oumou Khaïry NDIAYE
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