Après une première enquête sur l’année 2018-2019, l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) a publié la seconde édition de l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM). Cette enquête a porté sur l’année 2021-2022 et visait à renforcer les capacités des États membres de l’Union dans la conception, la mise en œuvre, le traitement et l’analyse des données d’enquêtes pour l’évaluation de la pauvreté.
Selon les infos recueillies par Le Quotidien L’As sur cette deuxième enquête d’envergure nationale a couvert un échantillon de 7 120 ménages. La collecte des données s’est déroulée en deux vagues, suivant les mêmes périodes que la première édition.
Ses principaux résultats montrent que le taux de pauvreté monétaire est évalué à 37,5% en 2021-2022, soit une légère baisse de 0,3% par rapport à 2018-2019, où il était de 37,8%. Cependant, en termes d’effectifs, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté a augmenté de près de 500 000 entre 2018-2019 et 2021-2022, en raison d’un rythme de croissance de la population plus rapide que celui de la baisse de la pauvreté.
L’extrême pauvreté a également diminué, passant de 6,8% à 5,6%. La pauvreté reste plus prononcée en milieu rural avec un taux de 53,3%, contre 20,0% en milieu urbain.
Au niveau régional, les taux de pauvreté les plus élevés se trouvent dans les régions de Kédougou (65,7%), Sédhiou (64,4%), Tambacounda (62,8%) et Kolda (62,5%). En revanche, les régions de Dakar (9,3%), Thiès (29,9%), Saint-Louis (37,3%) et Diourbel (37,4%) enregistrent les taux les plus bas.
Toujours selon le journal, les personnes vivant dans des ménages dirigés par des hommes sont les plus affectées, avec un taux de pauvreté de 42,0%, contre 24,7% parmi celles vivant dans des ménages dirigés par des femmes. De plus, 41,0% des personnes vivant dans des ménages dirigés par des chefs âgés de 50 à 59 ans se trouvent sous le seuil de pauvreté.
L’étude révèle également que le taux de pauvreté est plus élevé chez les personnes dont le chef de ménage n’a aucun niveau d’instruction, avec un taux de 44,9%.
L’insécurité alimentaire demeure une réalité au Sénégal en 2022, avec une prévalence de 29,9% pour l’insécurité alimentaire modérée ou sévère, et de 3,9% pour l’insécurité alimentaire sévère. Elle touche davantage les personnes les plus pauvres (50,3%) et le milieu rural (37,4%). Les régions les plus affectées sont Tambacounda (55,1%), Kolda (50,0%), Kédougou (44,8%), Sédhiou (40,1%) et Matam (44,0%).
En matière de gouvernance, de paix et de sécurité, l’étude montre qu’en 2021-2022, 48,0% des Sénégalais pensent que les droits de l’Homme ne sont pas respectés, et 87,3% déclarent que la corruption est un problème majeur.
Par ailleurs, 49,5% des Sénégalais ne se sentent pas en sécurité dans leur quartier ou localité après la tombée de la nuit, et 3,7% ont déclaré avoir subi au moins une agression au cours de l’année précédant l’enquête.