En cas d’absence de transition démographique : « L’Afrique va inéluctablement vers une explosion de sa population » selon Mabingué NGOM Directeur Régional de l’UNFPA

En marge de l’ouverture de l’assemblée générale du forum des parlementaires africains sur les questions de population et de développement, M. Mabingué NGOM Directeur Régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’ouest et du centre, estime qu’en absence d’une transition démographique beaucoup plus rapide, l’Afrique va inéluctablement vers une explosion de sa population.

M. Mabingué NGOM Directeur Régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’ouest et du centre, a tenu à préciser que : « Une population de plus en plus nombreuse et de plus jeune engendre déjà des conséquences néfastes qui sapent la valorisation des investissements réalisés. Il faut d’ailleurs dire que la crise de la jeunesse est aujourd’hui une menace sérieuse pour la paix, la stabilité et la sécurité ».
Il explique qu’en absence d’une transition démographique beaucoup plus rapide, l’Afrique va inéluctablement vers une explosion de sa population. Et le taux synthétique de fécondité est de 5,5 en Afrique de l’ouest et du centre, le plus élevé au monde et plus de 2 fois supérieurs à la moyenne mondiale se situant à 2,5. D’après lui, dans la région seulement 1 femme mariée sur 4, utilise une méthode moderne de contraception contre 1 femme mariée sur 2 en moyenne dans le monde.
« S’il est vrai que la répartition de la richesse est loin d’être optimale, il est important de souligner que c’est la croissance rapide de la population qui a le plus affecté les efforts déployés par les pays pour améliorer les conditions de vie des populations africaines. En effet, ce phénomène est particulièrement visible dans les secteurs clés comme l’éducation, la formation ou la santé, mais également et surtout dans le domaine de la création d’emplois productifs ou décents. Cette situation fait de l’Afrique la seule région du monde n’ayant pas encore complété sa transition démographique », a souligné M. Ngom.
M. Ngom souligne que leu regard doit se tourner et non plus se détourner de ces jeunes sans activités toujours plus nombreux dans les rues de nos grandes villes. Et 60% des chômeurs africains appartiennent à la tranche des 15-24 ans.
« S’ils constituent une formidable force, livrés à eux-mêmes et sans perspectives, ils seront de plus en plus nombreux à choisir l’immigration et la radicalisation. Je vous invite enfin à ce que des lignes budgétaires soient votées et pourvues de manière adéquate et que ces ressources soient effectives, disponibles et bien utilisées », conclut M. Ngom.
Mme Mously Diakhaté, coordonnatrice du Réseau des parlementaires pour la population et le développement de l’Assemblée Nationale, dans sa communication a tenu à rappeler que : « Comme vous le savez, les parlementaires de toutes les régions du monde se sont réunis à Stockholm, en Suède, du 23 au 25 avril 2014, pour établir un plan de travail pour la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD) au-delà de 2014 ». Selon Mme Diakhaté, au terme de cette rencontre, les parlementaires se sont engagés, entre autres, à contribuer à la conception de politiques et programmes qui mobilisent le dividende démographique à travers le renforcement des capacités des jeunes à participer au développement social et économique et à l’innovation au niveau de leurs structures nationales et régionales.
Et Mously Diakhaté de rajouter : « En effet, il est aujourd’hui établi que nos pays ne connaîtront pas les voies de l’émergence et du développement s’ils ne profitent pas de cette formidable opportunité qui leur est offerte à travers la réalisation du dividende démographique. Celle-ci ne se fera qu’en plaçant les jeunes au cœur de toutes les politiques de développement et en les considérant comme des partenaires à part entière, comme le préconise si bien la charte africaine de la jeunesse ».

 

Saër DIAL

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