Emprisonnements tous azimuts, abus sur les retours de parquet… Seydi Gassama exprime ses préoccupations

En marge du séminaire de renforcement de capacités en faveur membres des organisations des droits humains sénégalais organisé hier, à Dakar, Seydi Gassama a exprimé ses vives préoccupations quant au respect des droits humains dans le pays avec les emprisonnements tous azimuts et les abus sur les retours de parquet.

«Le droit humain au Sénégal est caractérisé par des restrictions des libertés d’expressions. Depuis quelques mois, beaucoup de journalistes ont été interpellés. Il y a même un journaliste qui est en détention en ce moment. C’est extrêmement préoccupant», a peint hier Seydi Gassama.

Le Directeur exécutif de la branche d’Amnesty international au Sénégal, a profité hier, du séminaire de renforcement de capacités en faveur membres des organisations des droits humains sénégalais, pour rappeler aux autorités que la liberté de la presse et la liberté de manifestation sont cruciales dans un état démocratique. Mieux, il souligne que ce sont ces deux libertés qui permettent aux citoyens de s’exprimer et à ceux qui dirigent ce pays d’entendre leurs préoccupations.

«Si on les restreint, cela va créer beaucoup de problèmes au niveau de la société. Nous avons beaucoup de problèmes par rapport aux questions de maintien de l’ordre, les violences policières, les décès lors des manifestations», soutient-il. Soulignant ainsi que ces décès doivent être une exception si l’ordre est maintenu.

«Les Nations unies ont défini les conditions dans lesquelles toute police et toute gendarmerie dans le monde, doit maintenir l’ordre. Si ces normes sont connues de la police et de la gendarmerie et si elles sont respectées, nous ne devrons pas avoir normalement de décès lors des manifestations», estime Seydi Gassama Paradoxalement, souligne-t-il, la police et la gendarmerie sénégalaise sont considérées comme étant très bien formés.

Dans la même veine, Seydi Gassama a déploré les retours de parqués constatés lors des arrestations, notamment ces derniers temps. Ainsi, il signale qu’il n’y a aucune loi qui prévoit cela au Sénégal. «Les retours de parquets ne sont prévus par aucun texte au Sénégal. C’est pour cela que nous sommes préoccupés par les abus de cette pratique qui n’est pas prévue par la loi et qui est exercée de manière abusive pour priver des personnes de leurs libertés», déplore-t-il.

Avant d’interpeller les autorités du pays pour que les moyens de la justice soient améliorés. Il faut noter que cette sortie du Directeur exécutif d’Amnesty international n’a pas plu au représentant du ministre de la Justice lors de ce séminaire.

Ruant dans les brancards, Adama Ndiaye a pris le contrepied de Seydi Gassama en soutenant que la situation des droits de l’homme au Sénégal est bonne si l’on s’en tient des recommandations de l’ONU.

«Le Sénégal est un bon élève en matière de respect des droits humains. Maintenant les organisations de la société civile sont dans leurs rôle d’alerte. Elles doivent alerter et critiquer l’Etat du Sénégal, mais cela n’élève en rien le mérite de l’Etat du Sénégal qui fait des efforts pour le respect des droits humains au Sénégal», soutient-il.

L’Info

Mamadou Nancy Fall
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