Face à ce qu’il qualifie d’« immobilisme de l’État », le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (CUSEMS) annonce la possibilité imminente d’un préavis de grève, dénonçant la précarité des enseignants et l’absence de réponses concrètes du gouvernement.
Le climat social reste tendu dans le secteur de l’éducation. Lors d’un point de presse tenu ce dimanche, le Conseil national syndical du CUSEMS a exprimé sa profonde inquiétude face à la situation jugée alarmante des enseignants, menaçant de déposer un préavis de grève dans les prochaines semaines, rapporte dakaractu.com.
Selon son secrétaire général national, Aliou Diouf, la patience des enseignants est arrivée à bout. Il pointe en priorité la situation des décisionnaires à la retraite, ces enseignants contractuels qui, après parfois 25 années de service, perçoivent des pensions dérisoires. Bien que deux décrets aient été adoptés en Conseil des ministres, le syndicat estime qu’ils excluent la majorité des concernés. Le CUSEMS réclame un élargissement de leur champ d’application et un alignement sur le régime de retraite des fonctionnaires.
Autre revendication majeure : la refonte du système de rémunération. Le syndicat déplore que les enseignants du moyen-secondaire demeurent « les parents pauvres » du système salarial et exige un rebasing prenant en compte diplômes, ancienneté et hiérarchie, une promesse du régime actuel restée, selon lui, sans suite deux ans après son accession au pouvoir.
Les lenteurs administratives figurent également parmi les griefs. Pour le CUSEMS, à l’ère de la digitalisation, il est inacceptable qu’un enseignant soit contraint de se déplacer jusqu’à Dakar pour des dossiers d’avancement ou de reclassement, souligne encore dakaractu.com.
Membre du collectif G7, le CUSEMS a déjà observé deux plans d’action depuis le début de l’année. La décision de déposer ou non un nouveau préavis de grève sera tranchée lors de la réunion annuelle du syndicat, laissant planer la menace d’une paralysie durable du système éducatif.
