Dix ans après leur licenciement, 91 anciens employés de SAIPEM SA continuent de réclamer justice et dénoncent un « abus manifeste » qui, selon eux, reste sans réparation malgré les procédures judiciaires épuisées.
Réunis en conférence de presse, hier, les 91 ex-travailleurs de SAIPEM SA ont fait entendre leur voix. Licenciés en 2016 par la filiale sénégalaise du géant pétrolier, ils affirment avoir été remerciés « sans cause réelle et sérieuse », sans indemnités, et réclament aujourd’hui plus de 5 milliards de francs CFA en compensation.
Le coordinateur du collectif, Abdoulaye Diédhiou, déplore que « la société ait invoqué un simple désintérêt de leurs services, sans appliquer les dispositions du Code du travail ». Depuis 2017, ces travailleurs ont multiplié les recours devant le Tribunal du travail, la Cour d’appel et la Cour suprême. Mais les décisions judiciaires leur ont été défavorables, au motif notamment d’une « saisine préalable » ou de transactions antérieures.
« Comment peut-on prétendre que la relation de travail avait cessé en 2008 alors que nous avons reçu des certificats datés de 2016 ? », s’interroge le Collectif, qui dénonce des « zones d’ombre » et une « connivence » entre l’entreprise et certains circuits judiciaires.
Face à ce qu’ils qualifient d’« injustice flagrante », les ex-salariés interpellent directement l’État. « Nous demandons à l’État de jouer pleinement son rôle, de nous aider à rentrer dans nos droits et de protéger les travailleurs sénégalais », a déclaré le collectif.