Un phare vient de s’éteindre
Marie-Josée Crespin était une artiste (créatrice de bijoux – sa passion) qui aura contribué inlassablement au rayonnement de sa Gorée d’adoption et à laquelle elle était très attachée (elle est née au Dahomey).
Avec son fils Xavier Ricou, autre gardien du temple et de la mémoire, ils avaient créé le festival « Gorée, regards sur Cour » qui permet de découvrir des artistes dans des cours de bâtiments tantôt magnifiques, menacés, rénovés, témoins historiques ou avec des potentiels extraordinaires.
Gorée devient, à ces moments de ballade enrichissante, une ville musée/galerie et une exposition vivante géante…
J’espère que la municipalité saura lui rendre un hommage digne d’elle. Et le Sénégal, celui du à celle qui fut l’une de nos premières magistrates…
La dernière Signare a quitté Gorée, l’ile des Signares.Hier, 6 février 2025, Marie José Crespin, Mère de notre collègue Conseiller municipal Mr Xavier Ricou. Magistrat émérite, ancienne membre du Conseil Constitutionnel du Sénégal, elle était une Goréenne engagée pour sa communauté dans le domaine de l’art, de la Culture, de l’environnement et du Social; domaines dans lesquels elle aura beaucoup apporté avec des Associations comme » Les Amis De La Nature » Ou » Regards Sur Cours Expo » entre autres. Chevillée à Gorée, elle symbolisait parfaitement le métissage culturel théorisé par Senghor.
Toutes nos condoléances à Xavier et Stéphanie Ricou, à Mme Bigué Ndoye qui était son amie fidèle et à la Communauté Goréenne.
Paix à son âme !
Augustin Senghor, Maire de Gorée
Depuis Abu Dhabi, alors qu’il était 4h du matin à Dakar j’ai été effondré en ouvrant le journal. Marie José était une amie intime. Récemment à mon retour de Nouakchott, je disais à Dior Fall que je ne cessais de penser à Marie José et qu’à mon retour des Émirats arabes unis, je me rendrai à l’Ile de Gorée pour la revoir.
Allah Le Tout Puissant en a décidé autrement. Marie José s’en est allée sans que je la revoie ici-bas. Que les Jardins du Paradis soient sa demeure éternelle. Mon cher Cherif Salif, je confirme ton témoignage. Elle était une femme merveilleuse, une juge d’une intégrité sans faille.
Je l’avais associée aux travaux du Centre pour l’indépendance des magistrats et des avocats (CIMA) en qualité de membre du Conseil consultatif. Le CIMA était une structure créée au sein de la Commission internationale de juristes à Genève à l’époque où j’en étais le Secrétaire général. Je me souviens de lui avoir demandé d’accepter d’être Présidente de la Cour de cassation et Wade était disposé. Mais cela n’intéressait pas Marie José.
Elle me dira que même l’ambassadeur de France avait aussi tenté de la convaincre mais en vain. Elle avait fait son choix. Elle ne courait pas derrière les honneurs. Une perle rare dont l’éclat continuera à briller sur la terre du Sénégal.
Une Perle qui était passionnée par les perles. Elle n’était pas attirée par l’or, ce métal qu’elle associait avec les pires horreurs qui ont marqué l’histoire de l’humanité. Que Dieu lui accorde une place au Paradis.
Adama Dieng