Pour Mohamed Moustapha Diagne, coordonnateur national de la coalition Djone, l’indépendance judiciaire au Sénégal passe par la suppression du parquet et l’élection des procureurs.

La justice sénégalaise est-elle réellement indépendante ? Pour Mohamed Moustapha Diagne, la réponse est non. Dans une tribune, le coordonnateur national de la coalition Djone estime que les longues détentions préventives et les instructions interminables traduisent une mainmise de l’exécutif sur le parquet.

Il cite plusieurs cas, de Abdou Nguer à Badara Gadiaga, en passant par Mansour Faye et Lat Diop, pour illustrer ce qu’il considère comme une « gestion politisée des dossiers ». Selon lui, certains prévenus restent en détention malgré des faits « facilement vérifiables » ou l’absence de preuves tangibles, pendant que d’autres bénéficieraient de faveurs en fonction de leur statut politique.

Diagne propose donc une réforme radicale : supprimer le parquet tel qu’il existe et élire les procureurs. « Leur plan de carrière ne devrait plus dépendre du ministère de la Justice », plaide-t-il, jugeant qu’un procureur élu garantirait objectivité et transparence.

Il appelle aussi à la mise en place de peines alternatives afin de désengorger les prisons et d’améliorer les conditions carcérales. « La justice est rendue au nom du peuple, elle doit prendre en compte l’avis du peuple », conclut-il.