Après les bombes qu’il a lâchées lors de sa conférence de presse sur la situation des finances publiques du Sénégal et ce qui en est suivi, le Premier ministre a encore insisté sur la décision du régime de Diomaye Faye «à dire rien que la vérité» aux Sénégalais. En présidant les 40 ans du centre de formation technique Sénégal Japon, Ousmane Sonko a minimisé la dégradation de la note du Sénégal. Pour lui, notre développement ne dépend pas du financement international.
Le Premier ministre a présidé hier la cérémonie marquant les 40 ans du Centre de formation professionnelle et technique Sénégal-Japon (Cfpt/SJ). En présence du président de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), Akihiko Tanaka, Ousmane Sonko a salué le modèle de développement japonais.
«Le développement du Japon, qui n’avait ni ressources mais a pu compter sur son capital humain pour être parmi les cinq puissances économiques du monde, doit nous interpeller, nous Africains et particulièrement Sénégalais, puisque nous disposons énormément de ressources naturelles : du pétrole, du gaz, du zircon, des ressources halieutiques, des terres arables, de la ressource solaire en abondance. Nous n’avons pas un climat hostile, nous n’avons pas des hivers extrêmement durs, on n’est pas confronté à des catastrophes naturelles», constate-t-il.
Avant de se demander : «qu’est-ce qui justifie dès lors que nous soyons là où nous en sommes et que le japon en soit là où il en est ?»
Et la réponse qu’il trouve tient en trois choses : ‘’le développement doit être opté par un leadership éclairé, patriotique et intègre ; le développement doit être porté par des ressources humaines de qualité’’. Pour Ousmane Sonko, le Sénégal devrait s’inspirer du modèle japonais qui renvoie à la discipline, à l’organisation et la fixation sur les objectifs qu’on s’est assignés.
«Et notre gouvernement veut relever ces défis», laisse-t-il entendre devant les autorités présentes pour la cérémonie.
«Notre note a été dégradée, et après ?»
Dans cette optique, le Pm est revenu sur la baisse de la note du Sénégal. Ousmane Sonko est ferme sur sa position, qu’un pays ne peut pas se développer en se basant de l’aide internationale.
«Nous avons fait récemment un exercice de vérité pour dire aux Sénégalais ce qu’il en était. Certains ont crié au loup en disant que nous aurions dû mentir au peuple sénégalais pour éviter de nuire à l’image du Sénégal. Nous ne sommes pas dans cette relation avec le peuple sénégalais, la vérité sera dite quelles qu’en soient les conséquences, mais pas pour nuire à l’image du Sénégal», fait-il savoir.
Et d’ajouter : «notre note a été très légèrement dégradée, nous attendions beaucoup plus, parce que même sur le plan international, les partenaires ont salué l’exercice de vérité. Mais si notre note a été dégradée, et après ? Notre développement ne dépend pas du financement international, il dépend de nous, de nos capacités à nous fixer des objectifs, à mobiliser toutes les ressources endogènes et Dieu sait qu’on n’en a pas encore mobilisé le 1/5. Et ce message nous devons le comprendre avec le Japon».
«Fin de l’ère de l’endettement inconsidéré»
Le chef du gouvernement d’indiquer : «c’est la fin de l’ère de l’endettement inconsidéré pour venir investir dans des projets qui n’ont aucun rapport avec la construction d’un développement endogène et souverain. Lundi, nous allons présenter nos politiques publiques avec un horizon dégagé sur 25 années avec ces déclinaisons quinquennales et décennales. Vous vous rendrez compte que notre objectif, c’est de nous atteler à une construction méthodique, appliquée, patiente d’un véritable modèle de développement structuré autour de huit pôles de développement», renseigne le Pm.
Aux étudiants qui deviendront des techniciens, il promet un accompagnement et l’ouverture du champ de formation pour avoir plus d’ingénieurs.
« Je veux dire aux jeunes que la formation universitaire est importante, certes, mais elle ne doit pas constituer une sorte de panacée. Tout le monde ne peut pas être universitaire. Dans les pays développés, très tôt, une bonne partie de la ressource jeune est orientée vers la formation professionnelle qui est la seule formation qui ouvre directement à un emploi et à une opérationnalité. On peut faire dix ans à l’université mais quand on vous met dans une situation de travail, vous avez encore besoin d’être formé et formaté pour pouvoir être opérationnel et le pays a besoin beaucoup plus de techniciens, de scientifiques dans tous les domaines », indique-t-il avant de promettre aux élèves et étudiants de faire le nécessaire pour qu’ils puissent pousser le plus loin possible, notamment le cycle d’ingéniorat, leurs études.
«Et cela dans les plus brefs délais», a-t-il insisté.
Source Les Echos