Juridiquement, ce n’est pas le référendum qui déclenche le Brexit, c’est la « notification » qu’adresse ce mercredi la Première ministre Theresa May à ses collègues du Conseil de l’Union européenne, conformément à l’article 50 du traité de Lisbonne (une quasi-constitution pour l’UE).
Une négociation s’ouvre pour « fixer les modalités » du retrait « en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union ». L’accord qui sera trouvé devra être approuvé par le Conseil « statuant à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen ». Deux questions fondamentales parmi d’autres se posent :
Londres peut-il changer d’avis et revenir dans l’UE ?
L’article 50 prévoit enfin que « si l’État qui s’est retiré de l’Union demande à adhérer à nouveau, sa demande est soumise à la procédure visée à l’article 49 ». C’est à dire qu’il doit déposer une candidature en bonne et due forme, en suivant la voie normale.
Politiquement, quel serait le scénario ? Un parti pourrait faire campagne en promettant qu’en cas de victoire, il ferait de nouveau rentrer le Royaume-Uni dans l’UE. Une fois élu, il organiserait un nouveau référendum. Puis il engagerait une procédure d’adhésion. Il faudra alors que chacun des 27 autres membres acceptent ce retour du fils prodigue, ce qui n’est pas joué.
Pourquoi le Royaume-Uni doit payer une « addition » de 40 à 60 milliards d’euros ?
Il ne s’agit pas d’une amende. Simplement, le Royaume-Uni est engagé dans divers programmes européens, comme tous les autres pays de l’Union. Il doit les financer lui aussi, conformément à des engagements pluriannuels. Exemple : le programme énergétique Iter (la voie, en latin) court sur une vingtaine d’années.
Par ailleurs, Londres devra participer au financement des retraites des fonctionnaires européens qui ont servi l’UE pendant la période d’adhésion britannique.
La Commission a chiffré à 60 milliards l’ensemble des engagements du Royaume-Uni. Mais celle-ci fera valoir qu’il n’est pas engagé sur la totalité de la durée des projets. L’addition devrait donc baisser.
Certains parlent de 40 milliards, ce qui reste gigantesque : c’est la totalité d’une année du budget de l’éducation britannique.
Source tempsreel.nouvelobs.com