COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE : Vers l’institutionnalisation d’une loi de la santé

Après les députés de la Commission santé, population et affaires sociales de l’Assemblée nationale, l’Alliance en faveur de la loi sur la Couverture maladie universelle (Cmu) a invité hier l’Ajspd pour partager les évolutions dudit programme. Mais aussi c’étai une occasion pour le Directeur général de l’Agence de la Cmu de lancer un plaidoyer fort pour le renforcement et l’institutionnalisation du projet de loi de la Cmu.

Pour permettre à toute la population de bénéficier des initiatives de gratuité sanitaire mises en place par le gouvernement pour couvrir 89 % des personnes ne bénéficiant pas du régime de couverture des fonctionnaires et agents non fonctionnaires de l’État, le Sénégal a décidé de s’appuyer sur les mutuelles de santé et sur les régimes d’assistance médicale comme l’a voulu la Couverture maladie universelle (Cmu) pour combler le gap. Ainsi, pour réussir le projet afin d’atteindre un taux de couverture de 75% en 2021, la loi sur la Cmu est de mise. Ce qui a permis hier à l’Alliance en faveur de la loi sur la Cmu sous l’égide de la Direction de l’Agence de la Couverture maladie universelle, d’organiser une rencontre de partage et d’informations sur le projet de loi portant généralisation de la couverture contre le risque maladie au Sénégal élaboré en liaison avec l’ensemble des acteurs du secteur et de l’Association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd), pour rendre effectif le droit constitutionnel à la santé et en même temps rétablir l’équité dans l’accès aux soins. « Le vote de la loi sera une véritable avancée sociale pour notre pays », a déclaré Dr Bocar Mamadou Daff, Directeur général de l’Agence de la Cmu. Avant d’expliquer : « Elle comporte d’importantes innovations, qui permettront de garantir à chaque Sénégalais un paquet minimum quelque soit son domaine d’activités ». Pour ce dernier, une loi qui garantit à toute personne, le « droit de se soigner », quel que soit « ses moyens », est « un réel symbole de progrès ». Dans son discours d’ouverture, il a fait part que les comptes nationaux de 2013 ont révélé que les ménages supportaient 57,8 % de la dépense nationale de santé, soit 237 milliards F CFA en paiement direct. Une étude réalisée dans la même période a montré qu’en 2011, 38 056 ménages ont fait face à des dépenses catastrophiques de santé. Ce qui veut dire quelles ont consacré plus de 40 % de leurs ressources annuelles aux frais de santé d’au moins un de leurs membres. Parlant de la non prise en charge des maladies chroniques par la Cmu, Dr Daff de dire que « les médicaments sur les maladies chroniques sont très coûteux ». « Mais nous allons prendre les devants pour faciliter la prise en charge des patients », a-t-il annoncé. Avant de faire part : « Nous sommes en train de travailler pour inscrire les enfants après les 5 ans, au niveau des assurances, tout en mettant en place des stratégies pour permettre aux mutualistes d’être à l’aise, en ce qui concerne les grèves ». Selon lui toujours, l’État est parvenu à éponger 7 milliards F CFA sur la dette aux hôpitaux et autres structures sanitaires qui était estimée à 12 milliards.
Le Directeur de l’assurance maladie, Serigne Diouf, prenant la parole, a déclaré que « la loi sur la Cmu sera un instrument qui nous permettra de pérenniser » cette politique de santé.

Saër DIAL

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