Côte d’Ivoire : 594 tonnes de cacao de contrebande interceptées depuis octobre dernier

Agence Ecofin – La Côte d’Ivoire est l’un des pays les plus touchés par la contrebande des produits agricoles. Le cacao et la noix de cajou sont les matières premières les plus concernées par ce phénomène.

En Côte d’Ivoire, les efforts déployés pour lutter contre la sortie illégale de produits agricoles ont permis de saisir 594 tonnes de cacao depuis octobre 2024. C’est ce qu’indique un communiqué officiel du gouvernement après une réunion du Conseil national de sécurité (CNS) qui s’est tenu le 17 avril dernier.

Opération « verrou 322 »

D’après Fidèle Sarassoro, secrétaire exécutif du CNS, près de 34 personnes ont été arrêtées et « du matériel lourd » a été confisqué. Cette annonce est le premier bilan d’étape de l’opération « Verrou 322 » déployée par les autorités ivoiriennes depuis le début de la nouvelle campagne 2024/2025.

Cette initiative qui se veut une véritable offensive contre la contrebande de produits clés pour l’économie ivoirienne, comme le cacao et l’anacarde, implique notamment les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire ainsi que les Corps paramilitaires. Avec des enquêtes, des sanctions inédites et un renforcement des contrôles au niveau de la frontière occidentale avec des pays comme le Liberia et la Guinée, cette opération a permis d’obtenir des résultats significatifs sur les derniers mois.

Récemment, en mars, 75 tonnes de cacao ont été interceptées à Diawala dans le département de Ouangolodougou (nord du pays) alors qu’en janvier dernier, le chef d’état-major de l’armée a ordonné la suspension avec effet immédiat de 5 fonctionnaires accusés de profiter de la contrebande au niveau de la ville frontalière de Sipilou, proche de la Guinée forestière.

Menace multiforme

Alors que globalement les autorités se réjouissent, les observateurs soulignent que la lutte sera encore longue. En février dernier, le ministre de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani indiquait qu’entre 100 000 et 200 000 tonnes de cacao ont été exportées illégalement vers des pays voisins tels que la Guinée depuis octobre 2024.

Ce chiffre donne la mesure de l’importance du trafic qui se nourrit des différentiels de prix pratiqués dans le bassin cacaoyer ouest-africain.

Si avec la hausse des tarifs aux producteurs durant la petite traite, certains estiment que ce trafic pourrait se réduire, d’autres analystes soulignent qu’un autre défi pour le gouvernement sera de renforcer la lutte contre la déclaration frauduleuse à l’exportation.

Le 25 février dernier, les douanes ivoiriennes ont saisi un stock de 2 000 tonnes de cacao, d’une valeur d’environ 19 millions $, faussement déclaré comme du caoutchouc afin de payer moins de taxes au niveau du port d’Abidjan.

Pour rappel, selon les données de l’Organisation internationale du cacao (Icco), la récolte ivoirienne devrait passer de 1,6 million de tonnes à 1,85 million de tonnes en 2024/2025.

 

Momar Diack SECK
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