Le Mali est devenu, en 2024, le principal partenaire commercial africain du Sénégal, avec des exportations atteignant 802,75 milliards FCFA, soit environ 1,4 milliard de dollars, selon les données officielles publiées par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). Ce chiffre représente une hausse de 8,6 % par rapport à 2023, où les exportations s’élevaient à 739 milliards FCFA.
Citant ces données, l’Agence Ecofin rapporte que le Mali capte désormais 55,5 % des exportations sénégalaises vers l’Afrique, loin devant d’autres partenaires comme la Guinée, la Gambie ou la Côte d’Ivoire. Dans l’espace CEDEAO élargi à l’AES, Bamako s’impose encore plus nettement avec 61,5 % des exportations régionales du Sénégal.
Parmi les produits les plus échangés figurent principalement les produits pétroliers, dont le Mali absorbe 60,5 % des parts de marché, mais aussi le ciment hydraulique, ainsi que diverses préparations alimentaires comme les soupes, potages et bouillons.
Cette dynamique commerciale se renforce dans un contexte géopolitique complexe. Malgré son retrait de la CEDEAO en janvier 2024 en compagnie du Burkina Faso et du Niger, le Mali reste membre de l’UEMOA, ce qui permet de maintenir des flux économiques et commerciaux solides avec le Sénégal.
L’Agence Ecofin souligne également que la coopération bilatérale entre Dakar et Bamako dépasse désormais la sphère économique. En février 2025, les deux pays ont signé un accord de coopération militaire, réaffirmant leur engagement pour la sécurité régionale dans un espace sahélien en proie à l’instabilité.
À l’échelle globale, l’Afrique reste la principale destination des exportations sénégalaises, avec 37 % des volumes expédiés, suivie de l’Europe (27,2 %) et de l’Asie (23,6 %), selon toujours les données de l’ANSD. En valeur, les exportations vers l’ensemble du continent africain ont totalisé 1 446,2 milliards FCFA en 2024.
Ce leadership du Mali dans les échanges avec le Sénégal souligne la résilience économique régionale, en dépit des bouleversements institutionnels, et confirme le rôle pivot joué par Bamako dans les échanges transfrontaliers ouest-africains.