Ce que je pense du gouvernement Sonko 2 Que peut-on vraiment observer au terme de ce remaniement ? Par Khady Gadiaga

Si on dénote un jeu de chaises musicales qui pourrait ressembler à un saupoudrage cosmétique où les visages diffèrent, il est aussi évident que les ambitions y restent résolument présentes.

Le tandem Bassirou Diomaye FayeOusmane SONKO opère un cap qui reflète les besoins réels de la nation. Un constat qui souligne quelques avancées essentielles qui espérons le, permettront au projet de graver son empreinte sur la marche du pays.

C’est ce que la majorité des sénégalais attendaient de leurs gouvernants : une équipe audacieuce, capable de s’attaquer aux crises profondes qui rongent le tissu social et économique de notre pays et qui satisfasse ses besoins de justice. Loin d’être un exercice de distribution des postes, une politique des compromis, où l’efficacité est sacrifiée sur l’autel des intérêts partisans, ce gouvernement Sonko 2 a répondu aux appels désespérés des citoyens.

Face à un chômage endémique, une jeunesse qui fuit et une rareté des ressources exacerbée par une dette odieuse, menaçant l’avenir des générations futures, cette réorganisation retisse le lien entre le gouvernement et la population.

La clameur sociale étant entendue, ce remaniement n’aurait pu être autrement. Il marque un moment historique, une véritable réorientation des priorités, un geste fort de rupture avec les pratiques passées.

Mon premier satisfecit va dans le sens de la reconnaissance du statut de la famille comme identité centrale de la citoyenneté. Placer la famille au cœur des politiques publiques implique de reconnaître son rôle social central en matière d’éducation, de soutien affectif et de transmission des valeurs, et de développer des actions concrètes pour l’accompagner.

Cela passe par des politiques familiales offrant des soutiens financiers et des services (logement, santé, éducation, autonomisation économique), mais aussi par une approche transversale intégrant les besoins des enfants et des parents dans les politiques de lutte contre la pauvreté et d’exclusion sociale, ainsi que par le développement de référents familiaux au sein des structures sociales.

Et à cet effet, les corollaires que sont l’action sociale et la solidarité nationale prennent tout leur sens dans le développement et le bien-être de la société dont les besoins, espèrons le, seront pris en compte dans la conception des lois et programmes aussi bien du Plan vision 2050 que du plan de redressement économique et social initié par le PM Sonko.

Il est cependant à déplorer que la minorisation du leadership féminin continue de plus belle dans l’action politique.

À peine 5 femmes dans un gouvernement de 31 portefeuilles ministériels et de secrétariats d’État.

Pour que la lutte politique et sociale autour du bien commun prospère, elle doit être davantage portée par les femmes. La participation et le leadership des femmes sont une condition essentielle à la réduction de la pauvreté et à la lutte contre l’inégalité de genre. Mais il s’agit aussi, et surtout, de droits humains fondamentaux. Le comprendre, c’est œuvrer pour l’avènement d’un monde plus inclusif à même de porter plus loin nos revendications d’équité sociale.

Et cette construction passe essentiellement par une structuration plus harmonieuse du champ démocratique.

Notre seule consolation : une femme porte la parole du gouvernement… Espérons que sa voix fera suffisamment écho pour se graver dans la mémoire et dans le cœur de ceux qui l’entendent, devenant une référence.

Mon deuxième satisfecit est de voir la culture réhabilitée et renforcée par le tourisme et l’artisanat.

Une mise en perspective qui relève d’un défi majeur de développement durable et de perspectives qui offre un horizon intéressant pour l’action culturelle dans le renouveau socio-économique projeté. En créant des emplois, en stimulant les économies locales par le tourisme et les industries créatives, et en renforçant la cohésion sociale par la création d’un sentiment d’appartenance et l’expression des valeurs communes, le chemin du nouveau Patron de la Culture, Amadou Ba est tout tracé pour forger des désirs écologiques, valoriser les territoires et favoriser l’innovation et la créativité, qui sont des moteurs de croissance dans la société contemporaine.

Mon 3è satisfecit porte sur les relations extérieures.

En portant son choix sur Cheikh Niang, un homme de réseaux, rompu aux relations internationales, le duo de choc a opté pour une diplomatie agile et éclairée, ancrée dans les dynamiques multipolaires, sachant naviguer dans un paysage géopolitique complexe.

Face aux défis globaux, il est nécessaire d’avoir des réponses à l’échelle mondiale, ce qui implique une coopération internationale renforcée et une diplomatie économique et culturelle attrayante.

Le diplomate Niang saura y jouer un rôle clé pour apporter la contribution du Sénégal à la gouvernance mondiale.

Mon 4è satisfecit porte avec la nomination de Yassine Fall, sur la volonté affichée du gouvernement de rendre justice aux victimes de la répression aveugle de l’ancien régime.

Mais Yassine aux commandes, c’est l’assurance que la reddition des comptes, telle que promue par un système judiciaire efficace sera une réalité tangible garantissant que l’action des pouvoirs publics, bien que visant à servir l’intérêt général, reste transparente, contrôlable et légitime aux yeux des citoyens.

Les points de satisfecit tout comme de désaccord peuvent s’égrener mais toujours est-il qu’il faut rebattre les cartes pour tisser le devenir des générations futures et construire un monde vivable, dans le présent.

Vivre avec son temps, c’est en relever les défis, c’est penser les contradictions de notre époque pour en dépasser les impasses.

Au cœur des contingences actuelles et annoncées, les forces de vie nous poussent à penser l’avenir et à chercher l’issue, afin d’aider les plus vulnérables d’entre nous à affronter les difficultés qui se profilent, pour que nous résistons à l’inespoir de ces temps contemporains.

Comment permettre à chaque sénégalais de prendre sa place et de se prendre en main dans un monde désenchanté?

Pour la première fois, les enjeux sont de véritables défis, puisqu’ils concernent non seulement le devenir de chacun de nos enfants, mais aussi le combat pour un monde durable, juste et équitable.

K.G 07 septembre 2025

Mamadou Nancy Fall
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