Burkina Faso, TAEF tire la sonnette d’alarme : Les Journalistes Pris en Étau entre Sécurité et Liberté de la Presse

Le Forum des rédacteurs africains (TAEF) tire la sonnette d’alarme concernant la dégradation alarmante de la liberté de la presse au Burkina Faso, et plus largement dans la région du Sahel. Le Forum des rédacteurs africains est une organisation regroupant les rédacteurs en chef et journalistes chevronnés à travers le continent, avec pour mission de défendre la liberté des médias et d’être une voix forte pour les professionnels des médias en Afrique.

 

Lors d’une déclaration faite le 1er septembre 2024 à Nairobi, Churchill Otieno, président du TAEF, a exprimé son inquiétude face à l’atmosphère de peur qui entoure les journalistes burkinabè, contraints de travailler dans un climat oppressant où les droits fondamentaux à la liberté de presse et d’expression sont menacés.

« Il est inadmissible que des journalistes, pour avoir effectué des reportages critiques, se retrouvent dans une atmosphère de terreur qui va à l’encontre de la Charte universelle de la liberté de la presse », a affirmé Otieno. Selon lui, il est de la responsabilité des autorités militaires burkinabè, dirigées par le président Traoré, de garantir la sécurité de ces professionnels des médias.

Les récentes semaines ont révélé une situation désastreuse au Burkina Faso, marquée par une répression accrue à l’encontre des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme. Selon les témoignages recueillis sur le terrain, une campagne nationale agressive a été lancée pour museler le journalisme critique, entraînant des enlèvements de journalistes et une division inquiétante au sein des médias.

Les journalistes burkinabè se retrouvent désormais étiquetés en deux groupes : les « Patriotes », qui soutiennent le régime en place, et les « ennemis de l’État », qui osent exprimer des critiques. Cette polarisation fragilise la presse indépendante et menace directement la liberté d’expression dans le pays.

Face à cette situation, TAEF en appelle aux autorités burkinabè pour qu’elles respectent les droits de tous les citoyens à une presse libre et à la liberté d’expression. L’organisation demande également la réouverture des organes de presse fermés ou suspendus afin qu’ils puissent exercer leur mission en toute indépendance et dans l’intérêt public.

Pape Ismaïla CAMARA
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