Boubacar Camara, le Candidat de la Coalition FIPPU recalé : Alerte Citoyenne N°1 : Macky, Ressaisis-Toi !

Macky, tu auras remarqué que je fais aujourd’hui ce que j’ai toujours refusé de faire dès qu’une troisième personne est présente et ce, depuis que tu occupes d’éminentes fonctions de la Répu­blique que je respecte : te tutoyer.

Pourtant, tout m’y autorise : les conditions dans lesquelles nous nous sommes connus autour d’amis communs bien avant que tu sois distingué politiquement, les liens entre nos familles res­pectives, Fatick, région d’origine de mes parents et d’adoption des tiens, les relations cordiales que nous avons toujours entretenues et le fait que toi-même m’appelles affectueusement (je crois) : Camou et j’en passe.

Certes, j’ai choisi de ne pas t’accompagner parce que le projet de société que je défends est diffé­rent des actes que tu poses tous les jours. J’ai choisi librement de m’opposer à ta politique désas­treuse pour le Sénégal. Tu me connais assez bien pour savoir que j’assume mes choix.

Aujourd’hui, je m’adresse au frère perdu par le désir d’obtenir un second mandat dès le premier tour, à tout prix.

Ce désir t’a amené à casser le dispositif électoral qui a permis deux alternances politiques et sous l’empire duquel tu as été élu, sans contestation.

Tu as commencé par regrouper la carte d’identité nationale et la carte d’électeur en une seule, une occasion en or pour procéder à une refonte-fusion-confusion avec des transferts d’électeurs, des rétentions de cartes, des distributions sélectives. Tu te rappelles qu’aux élections législatives de 2017, tu as été obligé, sous la pression, de demander le secours du Conseil constitutionnel pour que les citoyens puissent voter avec les anciennes cartes d’identité et d’autres pièces d’identifi­cation.

Premier pilier du dispositif électoral brisé !

Ensuite, tu as conçu un fichier électoral minutieusement miné avec des déplacements d’office d’électeurs de leurs régions d’origine sans leur consentement, des doublons de cartes CEDEAO, des électeurs sans numéros CEDEAO et d’autres incroyables irrégularités.

Deuxième pilier du dispositif électoral cassé !

Puis, tu as ramené dans le dispositif ton Ministre de l’Intérieur partisan pour organiser les élec­tions rompant ainsi avec une belle tradition de neutralité, comme d’ailleurs tu l’avais fait aux chaotiques élections législatives de 2017.

Troisième pilier du dispositif électoral détruit !

Enfin (en attendant le prochain coup !), tu as conçu, introduit, fait voter, fait vérifier le parrainage unilatéralement et dans des conditions défiant toute logique et toute transparence. Du jamais vu !

Le contrôle des parrainages effectué par le Conseil constitutionnel est la goutte d’eau qui fait dé­border le vase de la fraude électorale. Les résultats de ce contrôle ont mis à nu la très mauvaise qualité des textes initiés ou pris par le Ministère de l’Intérieur et votés, sans débat à l’Assemblée nationale, par la majorité présidentielle.

Quatrième pilier du dispositif électoral broyé !

Macky, tu as terrassé le dispositif électoral sur quatre appuis. Mais, c’est une fausse victoire dont tu ne dois pas être fier car tu as rompu toute confiance au système électoral dont l’intégrité est légitimement mise en doute.

Les conséquences sont palpables. La crise s’est installée. Ton devoir de Président de la Répu­blique t’interpelle.

Seras-tu à la hauteur ? Je le souhaite sans beaucoup d’espoir.

Dans ces circonstances exceptionnelles marquées par une menace sur la stabilité et la paix que vit actuellement le Sénégal, j’ai le devoir, en guise d’alerte citoyenne, d’attirer l’attention du peuple sénégalais, de l’opinion internationale et surtout de Macky SALL, égaré parce qu’obnubilé par la crainte de perdre le pouvoir, sur le fait que l’avenir de notre pays se joue à travers l’élection de février 2019.

La balle est dans ton camp, fais-en sorte que le pays ne bascule pas dans l’instabilité, ne reste surtout pas dans le registre de la menace, cela ne passe pas.

Il n’est pas trop tard pour te ressaisir.

Boubacar Camara

Candidat de la Coalition FIPPU à l’élection présidentielle

Fait à Dakar, le 20 janvier 2019.

Momar Diack SECK
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