L’analyste Souley Wade appelle à plus de transparence dans le processus d’audit citoyen de la dette. Selon lui, la publication intégrale du rapport confié au cabinet Mazars doit constituer un préalable, afin d’éviter toute suspicion de manipulation et d’asseoir la crédibilité de la démarche.
Dans une analyse publiée sous sa signature, Souley Wade met en avant la nécessité pour l’État de rendre public le rapport d’audit de la dette confié au cabinet privé Mazars. « Il est surprenant que ce travail n’ait pas été confié à la Cour des comptes, institution pourtant habilitée à auditer les finances publiques », écrit-il, tout en posant plusieurs questions : cette décision aurait-elle été dictée par le FMI ? La Cour des comptes serait-elle jugée incompétente ou insuffisamment indépendante ?
L’analyste souligne que l’existence de ce rapport impose qu’il serve de base commune de référence pour chercheurs, citoyens et acteurs politiques. Sa publication permettrait d’éviter les spéculations et de consolider toute initiative d’audit citoyen.
Souley Wade met également en garde contre le cadrage de l’audit citoyen limité à la période 2012–2024, estimant qu’une telle restriction introduit un biais politique. Il appelle à intégrer les périodes 2006–2012 et 2024–2025 afin d’assurer un traitement équilibré.
Enfin, il alerte sur le risque de politisation : certains initiateurs de la tribune évoquent déjà la perspective de traduire l’ancien président pour haute trahison. Une telle approche, note-t-il, ferait basculer l’initiative d’un audit citoyen vers un audit politique. Pour préserver la légitimité de la démarche, Souley Wade recommande des garde-fous : pluralité des acteurs, transparence méthodologique, communication claire et débat fondé sur des faits vérifiés.