Walf Quotidien-La sortie du procureur général de Dakar, hier, risque de précipiter la dissolution de Pastef, principal parti d’opposition. Ibrahima Bakhoum qui a présenté la formation politique du maire de Ziguinchor comme un parti violent, l’a assimilé à une branche du mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) au niveau national.
Plusieurs actions ont été menées, en vain, par le pouvoir dans le cadre de la neutralisation de Ousmane Sonko. Désormais, la seule voie qui s’offre à Macky et ses collaborateurs demeure la dissolution de Pastef. Le dernier acte vient d’être posé par le procureur général de Dakar.
Face à la presse, Ibrahima Bakhoum a fait un réquisitoire de feu contre le maitre de Ziguinchor et ses militants. Evoquant les arrestations notées dans leurs rangs, il assimile leur formation politique au Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Il présente ainsi Pastef comme une ramification au niveau national de cette faction de la rébellion. Une insinuation qui risque de profiter plus tard au décret de dissolution dudit parti politique.
Dans sa déclaration, le chef du parquet général de Dakar révèle que 19 individus ont été interpelés dans le cadre de la «force dénommée commando». Sans compter les arrestations prévues dans le cadre d’une enquête ouverte.
Ibrahima Bakhoum soutient que Mamadou Dièmé, interpelé dans cette affaire, est membre actif du Mfdc. Ce dernier qu’il présente comme chargé des affaires mystiques d’Ousmane Sonko, est agent aéroportuaire.
Au cours de l’enquête, fait savoir Ibrahima Bakhoum, il aurait reconnu son rôle dans les attaques du Mfdc à Bignona et son rôle dans la manifestation des Tenghori. «Il organisait les manifestations dans un groupe WhatsApp avec des érections de barrage sur les voies. Plusieurs informations ont été tirées de son téléphone.
Dans son plan, il y a aussi des prévisions d’attaques et de manifestations lors du procès de Ousmane Sonko, avec comme cibles des personnalités des milieux judiciaires, politiques, religieux et même journalistiques», déclare le procureur. Poursuivant, il laisse entendre que Bilal Diatta, maire de Keur Massar Sud, était chargé de financer certaines «activités subversives» à caractère politique. «Ces activités incluraient le meurtre de magistrats, de représentants de familles religieuses et de membres du gouvernement …», soutient le procureur général de Dakar.
Pastef assimilé à une faction du Mfdc
La tentative de meurtre du leader de Pastef/Les patriotes n’a pas été laissée en rade pour conforter le caractère violent dudit parti. Selon lui, dans le cadre de l’ouverture d’une enquête, Yarga Sy, agent de sécurité aéroportuaire, a été interpelé. On lui reproche, d’après le chef du parquet général, de tentative d’assassinat de son leader. Et qu’il sera placé sous peu sous mandat de dépôt. Il a été appréhendé, informe Ibrahima Bakhoum, suite à des saisies d’objets et de perquisitions menées à son domicile. Cette tentative de présenter Pastef comme un parti politique à dissoudre ne date pas d’aujourd’hui.
Des responsables de la coalition présidentielle ne cessent d’agiter cette thèse. Il y a quelques jours, dans un entretien accordé à un quotidien de la place, Abou Abel Thiam, membre du secrétariat exécutif national de l’Apr, avait lancé ceci : «On doit dissoudre le Pastef».
En janvier 2021 déjà, le ministre de l’Intérieur Antoine Diome, menaçait de dissoudre Pastef quand la formation politique avait lancé une levée de fonds, notamment à l’international, pour financer ses activités politiques. «Tout parti politique qui reçoit des subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal s’expose à la dissolution», avait-il dit dans un communiqué