Analyse de la situation politique actuelle : « La nature a horreur du vide » dixit Aristote. (Mamadou Ciré Sy)

 

Description De La Situation Aujourd’hui le mutisme qui envahit le camp du pouvoir face aux bruits qu’alimentent les forces de l’opposition est inquiétant.

 

A l’Assemblée nationale, des parlementaires qui se sont distingués depuis longtemps par leurs silences et leurs inactivités devant les préoccupations des populations semblent tenir le pavé par l’occupation de l’espace médiatique. Même aux médias d’État, les opposants sont invités et y vilipendent le gouvernement.

Les événements de mars 2021 ont été des moments où les sénégalais ont vécu toutes sortes de sévices devant le regard complice et conspirateur des députés de la nouvelle opposition. Aujourd’hui, contre ces mêmes populations ils empêchent la suppression des institutions budgétivores (HCCT, CESE), désacralisent l’institution parlementaire par des injures et autres balivernes et déposent une motion de censure dont le seul effet éventuel est de saboter l’action du gouvernement. Ce sont donc autant d’initiatives qui visent à avilir le travail des autorités, à démoraliser et décourager les citoyens contre le régime.

 

Des chroniqueurs, des journalistes, des animateurs, des patrons de presse sont mobilisés pour faire face au régime. Pendant ce temps, aucun leader, aucune autorité aucun ténor ne se lèvent pour soit expliquer, soit justifier soit démentir ou désinformer l’opinion publique qui est laissée à elle-même.

C’est comme si les leaders du PASTEF et leurs Alliés s’étaient distingués de la base pour être nommés à un poste et s’emmurer dans un silence de cathédrale afin de jouir imperturbablement des privilèges et autres strapontins.

Où sont aujourd’hui toutes les personnes qui occupaient tous les plateaux de télévision pour défendre Sonko, Diomaye et le Projet? Que font-elles actuellement ? Qu’est-ce qui les empêche de faire face à cette machine manipulatrice savamment huilée et engraissée par des opposants milliardaires?

 

Même l’entourage immédiat du président et du premier ministre n’est pas épargné des menaces et attaques de tous genres, beaucoup de leaders sont en train de recevoir des diatribes de partout. Fondées ou pas ces attaques malveillantes devaient avoir leurs répondants légitimes et organisés au sein du camp présidentiel. Malheureusement, nos partisans laissent l’ennemi prendre de l’aile et assistent passivement à l’organisation et à la minorisation des adversaires. Cette façon de regarder faire ou dire donne de l’entrain aux autres et amenuise nos actions.

 

Depuis belle lurette, on nous annonçait la disponibilité des rapports des corps de contrôle tels que l’OFNAC, la Cour Des Comptes, l’IGE…Jusqu’à présent aucune poursuite n’a été lancée contre ces voyous de la république. Des sociétés nationales ont été pillées, des derniers publics détournés des surfacturations brandies, du blanchiment de capitaux favorisé, des économies périclitées, des familles disloquées, des jeunes et vieux emprisonnés, amputés, éborgnés ou édentés.

Dans les prisons des hommes ont été castrés ou sodomisés, des femmes violentées ou même violées et des enfants sevrés de force par l’incarcération de leur nourrice, l’équilibre et la stabilité sociale déstabilisés par le clientélisme, le népotisme, le clanisme et la promotion éthniciste des tenants du pouvoir.

 

Malgré ce tableau sombre, les ennemis de la république restent toujours aux postes sans être inquiétés. Ainsi, se mobilisent-ils et se massifient-ils facilement par les moyens matériels et financiers qui sont toujours en leur possession avec lesquels ils instrumentalisent la presse et autres patrons véreux des médias ou qu’ils ont enfouis dans des coffres-forts. Cette situation met l’économie à genou.

 

Explication De La Situation

 

Le silence de nos autorités face aux bruits et autres manipulations médiatiques en vue d’une communication politique ne nous profite pas actuellement, surtout que l’espace public doit être intensément occupé par le régime à cause des perspectives électorales en vue. Si on continue de les laisser instrumentaliser et désinformer l’opinion par des histoires qui n’existent que dans leur imaginaire, l’opinion qui est facilement malléable risque malheureusement d’être endoctrinée à jamais.

Les voix audibles, éloquentes et pertinentes grâce auxquelles le PASTEF a toujours remporté les débats et les joutes médiatiques doivent sortir de leur hibernation pour faire taire ceux dont le banditisme, la délinquance, le voyourisme et la carence auraient suffi pour qu’ils clouent leurs becs advitam eternam. Il faut qu’on reprenne les plateaux de télévision et les éditoriaux afin que le parti soit sauvé des pratiques et manigances des oiseaux de mauvais augure.

 

La machine judiciaire doit illico presto être mise en branle pour que les criminels à col blanc soient traqués, poursuivis et mis hors d’état de nuire. La justice sans la force est faible. Le concept  Jub-Jubal-Jubanti serait un vain mot si ceux qui ont pillé l’État, désacralisé les institutions, discriminé les sénégalais et assassiné François Mancabou, Didier Badji, Fulbert Sambou et plus de quatre-vingt trois (83) jeunes espoirs continuent impunément à jouir de leurs libertés. Le sénégal et les sénégalais qui ont presque plébiscité ce régime ne pardonneront jamais l’inaction, le silence et la passivité à ceux par le pouvoir desquels la justice doit être dite pour servir d’exemple en vue de rétablir vérité.

 

Dans cette même logique de rétablir les équilibres juridictionnels et institutionnels, tous les occupants de postes stratégiques qui sont de l’ancien régime doivent être évincés et démis sans délai. C’est une demande et mieux une exigence nationale que de gouverner ensemble avec ceux qui se sont battus corps et âme pour l’avènement du parti à la station suprême.

Faire autre ou agir avec eux dans le dilatoire, c’est trahir l’esprit du Projet souverain et collectif auquel tout le monde a cru et adhéré. L’expertise et la compétence ne manquent pas dans le parti, il faut donc que ces hommes et femmes soient promus à la place de ceux qui les ont énergiquement combattus.

Regrettablement, au lieu de démettre des adversaires, des leaders semblent agir dans un sens contraire en les nommant à des postes de haute responsabilité. J’ai en mémoire ces propos posthumes de ce jeune de la Casamance qui, dans l’agonie des balles de l’hystérie et de la folie collective contre PASTEF, dit à ses compagnons de fortune, mes frères, n’abandonnez jamais le projet. Continuez le combat sans moi et protégez toujours Sonko.

 

Qui donc a le courage de trahir ce projet pour lequel nous avons donné de notre vie et de notre sang? Pourtant, même si on ne le dit pas ou ne le manifeste pas, les actes, le silence ou l’inaccessibilité des uns et des autres semblent attester que ceux qui sont morts le sont pour rien. Le camp d’en face pousse de l’aile, exulte et gambade de joix et d’énergie pour cause de passivité, d’inactivité et d’inaccessibilité de nos leaders.

Tout ce qui ne nous réunit pas nous divise. La politique est une question d’addition. Si on ne travaille pas à rassembler,  par la communication, la fréquentation et l’échange, ses militants, on favorise leur dispersion dans la nature qui a horreur du vide et par ricochet, on donne espoir et force à l’opposition.

 

Proposition De Sortie De Crise: il faut

 

– mettre les criminels à la disposition de la justice pour ne pas donner l’impression de favoritisme et d’impunité afin de soulager les familles des victimes.

– démettre tous les responsables de l’ancien régime qui sont toujours aux postes car grâce à leurs moyens ils continuent sournoisement de s’opposer efficacement.

– reprendre l’espace public par la communication des porteurs de voix.

– écouter et associer la base à la prise de décisions

– harmoniser et coordonner les actions publiques avec les Alliés

– nommer et responsabiliser ceux qui se sont battus pour le projet

– redynamiser le principe de la solidarité gouvernementale

 

*Mamadou Ciré Sy, Professeur de philosophie au lycée Demba Diop,

membre du MONCAP, du MONEP et du MADBD.

Pape Ismaïla CAMARA
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