Ahmadou Al Amine Lô, directeur national de la BCEAO : « Le Franc CFA est l’une des meilleures monnaies en Afrique »

En marge du colloque international sur le thème : « Innovations financières et technologiques et régulations dans le secteur bancaire et financier », organisé par l’Institut Supérieur de Finance (ISF), M. Ahmadou Al Amine Lô, directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), a affirmé durant son intervention que le Franc CFA est l’une des meilleures monnaies en Afrique.

« Je ne me lasserai de répéter, le Franc CFA est l’une des meilleures monnaies en Afrique et l’une des meilleures monnaies dans les économies en développement. Soyez sûr d’une chose, cette monnaie est une monnaie africaine, gérée par des africains sans aucune contrainte et nous en avons la gestion au quotidien. J’ai eu à occuper plusieurs fonctions à la banque centrale qui permettent d’affirmer avec force que les jeunes d’aujourd’hui doivent au lieu de suivre l’idéologie qui consiste à jeter le Franc CFA, à s’approprier cette monnaie qui est une monnaie qui offre du pouvoir d’achat aussi bien interne qu’externe », a précisé M. Ahmadou Al Amine Lô, directeur national de la BCEAO.

Selon lui, c’est un mensonge de dire qu’on verse 50% au trésor français. Et la banque centrale a des comptes dans toutes les grandes devises du monde.
Il rajoute : « Nous avons un compte à la banque centrale américaine, dans une banque japonaise, à la banque d’Angleterre. C’est un compte d’épargne, lorsque nous gagnons 100 de devises, nous gardons 50 là-bas et les autres 50, nous les éparpillons entre nos différents comptes pour régler les transactions au quotidien. Un compte d’épargne, cela vous appartient, vous y touchez lorsque, vous en avez besoin. Quiconque vous dit que c’est un compte où on verse une taxe, dites-lui que c’est faux ».
D’après le directeur national de la BCEAO, les comptes ouverts dans les banques et dans les institutions de Microfinance, comme dans les chèques postaux, si on regarde, on est autour de 40%.

« Cela veut dire sur 100 personnes, il n’y a que 40% qui ont un compte alors l’accès à un compte, c’est un droit naturel, tout un chacun doit pouvoir disposer d’un compte pour régler ses transactions », dixit-t-il.
Selon le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, la banque centrale a lancé une stratégie régionale d’inclusion financière et ce qui est visé en complément avec les stratégies nationales, c’est de faire de sorte à ce que 75% de la population adulte à l’horizon 2021, 2022 puissent avoir un compte bancaire ou un compte de monnaie.

« Vous avez entendu des Bitcoins, ce qu’on appelle les monnaies virtuelles, si vous avez suivi l’actualité, elles ont perdu énormément de valeurs à moins d’un mois. Pourquoi parce que derrière, il n’y a pas la confiance, on ne sait pas qui est derrière cette monnaie virtuelle alors que quand il s’agit de monnaie électronique, il s’agit de monnaie physique, fiduciaire, vous savez sur le fiduciaire, vous avez une banque centrale derrière. La monnaie électronique, il y a une institution qui a été agrée ou autorisée par la banque centrale qui les émet, d’où la nécessité de faire de sorte que toute monnaie électronique en circulation, on puisse savoir qui l’a émis et qu’il ait des règles précises pour éviter qu’il ait de la création ex nihilo », dira M. Lô.

Rappelons que le colloque offre l’opportunité de réfléchir sur l’impact des innovations financières et technologiques sur le système bancaire ouest africain.
L’ISF a pour mission de former des apprenants, en promouvant la pansée critique et en contribuant à l’avancement et à la diffusion des métiers de la gestion financière au niveau national, régional et international.

Saër DIAL

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