A lire et à méditer cette lettre pleine d’enseignement, d’Abraham Lincoln au professeur de son fils qui plus de deux siècles et demi, semble destinée aux Sénégalais.
Abraham Lincoln, élu en 1860 16e Président des États-Unis d’Amérique, représente la quintessence du rêve américain. Avec une stature exceptionnelle, il dévoile une inébranlable confiance en la nature humaine, témoigne-t-on de lui. Cette lettre adressée au professeur de son fils semble en livrer une illustration.
La lettre
Il aura à apprendre, je sais, que les hommes ne sont pas tous justes, ne sont pas tous sincères. Mais enseignez lui aussi que pour chaque canaille il y a un héros, que pour chaque politicien égoïste, il y a un dirigeant dévoué…
Enseignez-lui que pour chaque ennemi, il y a un ami.
Cela prendra du temps, je le sais, mais enseignez lui, si vous pouvez, qu’un dollar gagné a bien plus de valeur que cinq dollars trouvés. Apprenez-lui à savoir perdre, mais également à apprécier une victoire. Éloignez-le de l’envie, si vous pouvez, enseignez-lui le secret d’un rire apaisé. Qu’il apprenne de bonne heure que les tyrans sont les plus faciles à flatter…
Enseignez lui, si vous pouvez, les merveilles des livres…
Mais laissez-lui un peu de temps libre, pour considérer le mystère éternel des oiseaux dans le ciel, des abeilles au soleil et des fleurs au au flanc d’un coteau vert.
A l’école, enseignez-lui qu’il est bien plus honorable d’échouer que de tricher…
Apprenez lui avoir foi en ses propres idées, même si tout le monde lui dit qu’elles sont erronées… Apprenez lui être doux avec les doux et dur avec les durs.
Essayez de donner à mon fils la force de ne pas suivre la foule quand tout le monde se laisse entraîner…
Apprenez-lui à écouter tous les hommes… Mais apprenez lui aussi à filtrer tout ce qu’il entend à travers l’écran de la vérité et à n’en retenir que ce qui est bon.
Apprenez-lui, si vous pouvez, à rire quand il est triste…
Apprenez-lui qu’il n’est aucune honte à pleurer.
Apprenez-lui à se moquer des cyniques et à prendre garde devant une douceur excessive…
Apprenez-lui à vendre ses muscles et son cerveau au plus haut prix mais à ne jamais fixer un prix à son cœur et à son âme.
Apprenez-lui à fermer les oreilles devant la foule qui hurle et à se tenir droit et à combattre s’il pense avoir raison.
Traitez-le doucement mais ne le dorlotez pas… Parce que seule l’épreuve du feu permet de faire un bon acier.
Qu’il ait le courage d’être impatient et la patience d’être courageux. Apprenez-lui toujours à avoir une immense confiance en lui-même, parce que dès lors, il aura une immense confiance en l’humanité. C’est une grande exigence, mais voyez ce que vous pouvez faire… C’est un si bon garçon… Mon Fils !
Abraham Lincoln